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Critique de scoubs


Je vais aller à contre-courant de l'opinion générale : mon avis est très mitigé sur ce livre. Cela fait des années que mon épouse m'oriente vers ce livre, elle qui vénère le personnage de Shams. Ma curiosité a fini par être piquée au vif. Hélas, je n'ai peut-être pas la même sensibilité qu'elle pour le mysticisme et le soufisme.

Je ne retiendrai de ce livre que les « 40 règles de vie » établies par Shams. Elles parlent d'amour, d'égo, du moment présent, détachement avec le matériel, etc…Elles sont, somme toute, assez classiques, mais intéressantes à lire de temps à autre comme piqure de rappel, même si je trouve l'usage du mot « règles » inapproprié car bien des gens vivent heureux sans spiritualité ni religion. Personne ne détient de vérité absolue dans la quête du bonheur. Je les aurais plutôt qualifiées de « Conseils » ou « Recommandations ».

Le reste du livre est pour moi une compilation d'incompréhensions et de contradictions.

Il y a tout d'abord l'amourette d'Ella avec Aziz. Je n'ai pas saisi le message derrière ? Aziz dit dans une lettre au tout début de leurs échanges de courriel : « Pour qu'une nouvelle expérience voie le jour, il faut que de plus anciennes s'estompent ». Est-ce une suggestion pour quitter son foyer, sa famille, ses enfants et en démarrer une nouvelle avec lui ? Ella n'était pas heureuse (apparemment elle ne s'en rendait même pas compte). Mais la seule solution est de quitter sa famille? Laisser tomber ses enfants au nom de l'amour ? Et de quel amour ? Celui de Dieu (et donc une paix spirituelle) ou celui d'un amant ? N'y a-t-il vraiment pas d'autres choix ?

Quid aussi des pouvoirs de Shams ? Il peut voir à travers les portes. Il est aussi diseur de bonne aventure. Il ne rêve pas mais reçoit des messages divins. Kymia, son épouse éphémère, peut voir les morts et leur parler. On nage en plein délire fantastique.

Ce même Shams se dit soufi et conjure les autres à tuer leur égo. Pourquoi se met-il en colère ? N'a-t-il pas repoussé son épouse Kymia ? Ne lui a-t-il pas dit qu'elle le déçoit en l'exhortant à sortir de sa chambre sous prétexte qu'elle désirait un rapport avec lui ?

Je pense qu'Elif Shafak a voulu nous décrire Shams comme étant une conscience et non pas un être. Tentative avortée pour ma part. Un derviche errant qui va et vient au gré de ses envies sans se soucier des conséquences de ses actes sur les personnes qui l'aiment. Je ne vois pas où est l'amour là-dedans. Cela s'apparente plutôt à de l'égoïsme.
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