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Dominique Letellier (Traducteur)
EAN : 9782264054067
480 pages
10-18 (18/08/2011)
4.27/5   1465 notes
Résumé :
Ella Rubinstein a en apparence tout pour être heureuse : une jolie maison dans le Massachusetts, trois beaux enfants, un chien fidèle.

Mais, à l’aube de ses quarante ans, elle se demande si elle n’est pas passée à côté d’elle-même. Les infidélités de son mari ne sont plus un mystère et les cours de cuisine du jeudi ne suffisent pas à exalter sa vie monotone. Décidée à reprendre une activité professionnelle, elle est engagée comme lectrice par un agen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (190) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 1465 notes
Voici un roman rare, un voyage intérieur dans l'amour et la spiritualité, une quête où l'amour est un océan infini, qui nous dévoile le "soufisme", cette branche spirituelle de l'Islam qui n'est qu'amour, tolérance, humanité, humilité, compréhension et découverte de l'autre aussi bien une kyrielle de personnages éparpillés : ivrogne, assassin prostituée, novice, saint, poéte.......qui contribuent chacun à leur manière à construire l'histoire ..et nous ouvrent l'esprit.......

Cette oeuvre polyphonique interroge au plus près sur le sens de nos vies et des relations humaines, nous dévoile cette "voie' "mystique "intérieure qui tranche radicalement avec l'Islam orthodoxe, offre une lecture du Coran humaniste et tolérante, une porte ouverte sur cette culture souvent caricaturée .......
Un livre magnifique qui se lit de bout en bout comme un 'conte des mille et une nuits" , un ouvrage surprenant et spirituel qui éveille nos sens et met en perspective une philosophie de vie qui prône 'l'altruisme "...

Une aventure littéraire puissante et riche, délicieuse et envoûtante qui nous tire vers le haut à l'aide d'une construction innovante et novatrice, une réalisation fluide et intelligente, mais une lecture qui incite à "l'humilité" , à la recherche de sa richesse intérieure.
Un roman dont l'amour est la clé, l'amour pour les autres et l'amour de soi, la renaissance à soi !
Un long récit qui se lit avec le coeur dont on sort grandi qui incite à la réflexion et à la méditation!
Je dirai peu de l'intrigue, ce serait trop dévoiler !
L'auteur d'une plume ensorcelante ,à l'aide de son talent de conteuse entrelace deux rencontres, deux parcours initiatiques, l'un au XII° siècle , l'autre au XXI°, le premier : deux grands hommes du soufisme, Shams de Tabriz,, derviche errant qui se déplace pour délivrer son message d"amour, indiscipliné, rebelle ........et Rumi, poéte et chef spirituel très suivi, Ella, la quarantaine, mére de famille sage, lectrice, découvre le manuscrit qui la transcende en 2008 et Aziz , l'écrivain turque......

Un livre à acheter pour le garder en soi et le relire !
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Ce livre est une petite merveille. Un perle dans un écrin. Enfin presque...
Lectrice athée, je me suis retrouvée avec ce livre entre les mains quand une amie m'a demandé de le lire. Elle était curieuse d'avoir mon avis. J'avoue que je ne l'aurais peut être pas lu de moi-même en lisant la 4ème de couverture...
Et bien, j'ai adoré. Je suis tombée dedans et ne pouvais plus le lâcher, ce livre !
2 histoires parallèles.
Celle d'Ella, américaine, au 21ème siècle.
Celle de Rûmi et Shams au 12ème siècle.
J'avoue que l'histoire d'Ella m'a laissée de glace. Je n'est ressentie aucune empathie pour ce personnage.
En revanche, j'ai adoré l'histoire de Shams, derviche errant et de Rûmi. L'histoire de ces 2 personnages est contée, chapitre après chapitre, par un narrateur différent, soit l'un ou l'autre, soit un proche, ami ou ennemi. Nous y découvrons peu à peu leur vie, indépendamment l'une de l'autre, puis ensemble. L'amitié qui les lie à jamais, comme le yin et le yang, l'un ne va pas sans l'autre.
J'ai eu une préférence pour Shams, sous le charme, je suis tombée !
Cette histoire m'a fait découvrir cette branche de l'islam, plus centrée sur la spiritualité, l'Amour des uns et des autres, de l'univers et donc de Dieu. Sans de règles dictées, juste dans l'observation, la tolérance, l'introspection, la sérénité...
Islam ou pas, religion ou pas, les valeurs décrites sont, selon moi, universelles. J'irai jusqu'à dire que ce livre devrait être lu par tout croyant, quelque soit sa confession ; en fait, ce livre devrait être lu par tout le monde. Il y a énormément de choses à retenir et à appliquer !
Rûmi et Shams ont bien existé (et oui, je me suis renseignée !!). Ce ne sont pas des personnages inventés... et cela apporte encore plus de valeur à ce livre. Même si leur vie dans ce livre a peut être été un peu romancée, leurs actes, leurs paroles sont là, bien réels.
Ce livre, c'est une des histoires que Shéhérazade aurait pu nous raconter, en mieux...

Deux petits bémols cependant (ce qui fait que je ne donne que 4 étoiles à cet avis) :
L'histoire d'Ella qui, selon moi, permet juste au lecteur de souffler, de prendre du recul par rapport à l'histoire du 13ème siècle ici contée.
2ème bémol : jusqu'au 3/4 du livre, rien à redire. L'histoire est superbe, les émotions sont présentes et intenses. En revanche, je trouve la fin du livre un peu bâclée. Dans les derniers chapitres, je me suis détachée de Rûmi et de Shams. J'attendais la fin de l'histoire, la fin de leur histoire, et voilà...
Comme si je m'étais essoufflée !
Quant à la fin de l'histoire d'Ella, je me suis demandée l'intérêt que cela apportait ?!!

Mais restons positif, ce livre reste quand même un sacré coup de coeur. Et je le recommande chaudement. C'est une magnifique découverte que ce monde des soufis et leur belle spiritualité.

Merci à mon amie Christelle pour cette découverte spirituelle et humaine.
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Ella Rubinstein, 40 ans, maîtresse de maison «modèle» va progressivement remplacer «les quarante règles de la maîtresse de maison bien établie et terre à terre» qu'elle aurait pu écrire (p60), et qu'elle s' impose en fait à elle-même comme protection, par «les quarante règles de la religion de l'amour» énumérées par Shams de Tabriz, derviche errant du XIIIe siècle, qu'elle va découvrir au fil de sa lecture d'un roman. Ce roman de Aziz Zahara «Doux blasphème», dont elle doit rendre compte pour la maison d'édition qui vient de lui offrir un emploi de lectrice, le lecteur va le découvrir avec elle.
Divisé en cinq grandes parties, 
1 Terre, ce qui est solide, absorbé, immobile
2 Eau, ce qui est fluide, changeant, imprévisible
3 Vent, ce qui bouge, évolue et nous défie
4 Feu, ce qui abîme, dévaste et détruit
5 le Vide ce qui est présent à travers ton absence,
au cours desquelles se croisent les voix de Ella et les mails qu'elle échange avec Aziz le soufi écrivain, celles de Shams et des rencontres qu'il fait au long de son errance qui le mène progressivement vers la sublime rencontre avec l'Ami aimé, Rûmî, maître respecté qui enseigne à Konya. Il manque à Rûmî d'avoir atteint le cinquième degré «le vide» là où va s'intégrer la danse des derviches qui mène à l'extase. C'est l'amitié de Shams qui va lui permettre de parvenir au plus haut degré de l'Amour, l'oubli total de soi et l'acceptation de la perte. Shams est le provocateur, «Il était habitué à voler en oiseau solitaire, sauvage et libre», il rompt les digues protectrices pour ouvrir la voie vers l'Amour. En lisant Ella va, elle-aussi, progressivement se transformer et son entourage avec elle.
C'est à mon avis un livre empreint de beauté et d'une grande richesse permettant d'approcher la mystique soufie en la rendant accessible et en montrant que l'Amour se rit de l'espace et du temps et peut toucher aussi bien une bonne maîtresse de maison américaine, figée dans ses principes que l'on peut juger comme superficielle au départ, une prostituée, un mendiant ou un maître etc... que tous se valent et ont la possibilité de s'extraire de leur gangue pour renaître. Shams sait sonder le fond des coeurs et permet à chacun de se découvrir mais il y a ceux qui s'y refusent auxquels le grand vent fait peur et alors ils haîssent celui qui voulait leur faire ouvrir les portes....
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Ceci est un roman d'amour, qu'il s'agisse de l'amour de Dieu, de son prochain, de l'amour filial, charnel ou spirituel, c'est la même chose puisqu'à la fin Tout n'est qu'Un.
C'est ce que va découvrir Ella en lisant le manuscrit d'un auteur inconnu, pour le compte de son employeur, éditeur.
Ella, la quarantaine, se croit heureuse dans le rôle de la femme au foyer, entre son mari et ses trois enfants, son ménage et ses cours de cuisine. Vie bien réglée, parfaite, où l'imprévu et l'inconnu sont indésirables. A moins que « Doux Blasphème », le manuscrit en question, et surtout Aziz, son auteur, ne viennent tout remettre en question, en mettant Ella sur la Voie soufie, la voie de l'instant présent, de la compassion, du lâcher-prise.
Le manuscrit raconte l'histoire du poète musulman Rûmi, au 13ème siècle, et de sa rencontre avec le derviche errant Shams de Tabriz. Rencontre décisive pour le destin de chacun, qui donnera naissance à une amitié profonde, presque insensée tant elle aura de conséquences sur l'entourage et la réputation des personnages.
« Soufi, mon amour » est découpé en courts chapitres, décrivant alternativement les étapes de la rencontre entre Rûmi et Shams racontées tour à tour par les différents protagonistes de ce drame annoncé, et en parallèle celles de la renaissance d'Ella grâce à sa rencontre avec Aziz.

On apprend des choses sur le soufisme, le style est fluide, le roman se lit rapidement, par moments j'avais même du mal à le lâcher.
Ce n'est pas totalement un coup de coeur, même si on parle d'amour à toutes les pages, mais j'ai beaucoup aimé cette histoire. Ce n'est pas non plus un monument de littérature, on frôle parfois un peu trop la guimauve ou les clichés moralisateurs, mais ce roman m'a emportée, m'a apaisée aussi.
On rêve d'une rencontre telle que celle d'Ella et Aziz, peut-être parce qu'on peut se reconnaître vaguement dans cette personnalité qui balance entre volonté de tout contrôler pour se rassurer et confort de la passivité. A moins que finalement il n'y ait une 3ème Ella : celle qui a la certitude qu'un jour se produira un déclic qui bouleversera tout.
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Le Père Noël avait cette année des allures de prince oriental. C'est ce que je me suis dit en découvrant dans ma chaussette de Noël le roman d'Elif Shafak : Soufi, mon amour. Un titre on ne peut plus romance ! Et la moitié du livre ne dément pas ce jugement. Il s'agit de deux histoires dont l'une se déroule aux Etats-Unis et relate l'amour d'Ella envers un soufi Aziz. On ne peut imaginer plus "desesperate housewife" qu'Ella ! Et franchement je crois que j'aurais déclaré forfait s'il n'avait été question que de cette histoire d'amour sirupeuse à souhait !
Heureusement un second récit s'entrelace avec le premier et celui-là est beaucoup plus intéressant car il relate la rencontre de deux grands noms du soufisme : celle du poète persan Rûmi et de celui qui fut à la fois son pygmalion et son initiateur à cette confrérie du soufisme que sont les derviches tourneurs.
Dans ce second roman, nous sommes avant tout dans un conte oriental dont Elif Shafak maîtrise parfaitement les codes. L'ambiance, les couleurs, les odeurs, le cosmopolitisme des villes orientales sont très présents grâce à la sensorialité de la plume de l'auteure. Avec rigueur et précision, elle évoque la société féodale du XIIIe siècle en Anatolie : une société fortement cloisonnée avec ses vassaux et ses exclu(e)s. C'est toute une galerie de portraits hauts en couleurs qui défilent devant nos yeux : Suleiman l'ivrogne, Rose du Désert la prostituée, Kymya la spirite, Hassan le mendiant atteint de la lèpre... A la fois personnages de conte par leur côté archétypal, ils sont aussi très présents grâce au pouvoir d'évocation d'Elif Shafak qui mêle avec harmonie réalisme et merveilleux.
Mais bien sûr le personnage le plus marquant de cette histoire est le fameux Shams de Tabriz. Un personnage historique dont on sait peu de choses et dont l'auteure s'est emparée avec bonheur jusqu'à en faire d'une certaine façon un double. En tout cas les points de ressemblance sont nombreux : le cosmopolitisme et l'errance de leur vie, le côté rebelle et iconoclaste, tous les deux prennent le contrepied des idées reçues lorsqu'elles sont sclérosantes et liberticides. Shams, en effet, en arrivant à Konya, la ville où vit Rûmi va entrer en guerre contre l'Islam traditionnel et il va entraîner dans son sillage Rûmi, un notable bien établi et respecté de tous. Dépouillement, lien personnel avec Dieu qui dépasse les rituels et les cérémonies, enfer sur terre et en nous au lieu d'un monstre extérieur, refus du prosélytisme, tels sont quelques uns des principes qui émergent des Quarante règles de la Religion de l'Amour, l'oeuvre de Shams.
Si ce personnage est aussi très intéressant c'est parce que ses relations avec Rûmi ne sont pas sans ambiguïté. Et bien souvent j'ai vu en lui un maître despotique bien plus qu'un guide bienveillant s'attachant seulement à mettre l'autre devant ses failles ! En tout cas une belle réflexion en filigrane pour qui est intéressé par la relation maître/disciple.
Pour finir comment ne pas signaler la place des femmes dans le roman. A la fois persécutées et résilientes, elles ne baissent pas les bras, à l'instar d'Elif Shafak, obligée de vivre loin de son pays, la Turquie, en raison de ses prises de position sociales et politiques.
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Citations et extraits (376) Voir plus Ajouter une citation
Une vie sans amour ne compte pas. Ne vous demandez pas quel genre d'amour vous devriez rechercher, spirituel ou matériel, divin ou terrestre, oriental ou occidental...les divisions ne conduisent qu'à plus de divisions. L'amour n'a pas d'étiquette, pas de définition. Il est ce qu'il est, pur et simple. L'amour est l'eau de la vie. Et un être aimé est une âme de feu. L'univers tourne différemment quand le feu aime l'eau.
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Brouillé est l'esprit des croyants si à chaque ramadan
ils jeûnent au nom de Dieu et qu'à chaque Aïd ils
sacrifient un mouton ou une chèvre pour racheter leurs
péchés, si toute leur vie ils s'efforcent d'accomplir le
pèlerinage à La Mecque et que cinq fois par jour ils
s'agenouillent sur un tapis de prière, mais que dans le
même temps il n'y ait pas place dans leur cœur pour
l'amour. Pourquoi prendre tant de peine ? La foi n'est
qu'un mot si l'amour ne réside pas en son centre, elle est
flasque, sans vie, vague, vide - rien qu'on puisse
véritablement sentir.
Croient-ils que Dieu réside à La Mecque ou à Médine
? Ou dans quelque mosquée ? Comment peuvent-ils
imaginer que Dieu puisse être confiné dans un espace
limité quand II dit justement : Ni Mes cieux ni Ma terre
ne M'englobent, mais le cœur de Mon serviteur croyant
M'englobe ?
Pitié pour le fou qui croit que les frontières de son
esprit mortel sont celles de Dieu tout-puissant ! Pitié
pour le fou qui pense pouvoir négocier et régler ses
dettes avec Dieu ! Pensent-ils que Dieu est un épicier
qui tente de soupeser nos vertus et nos méfaits sur deux
balances ? Est-Il un clerc méticuleux qui note nos
péchés dans Son livre de comptes afin que nous Le
remboursions un jour ? Est-ce là leur idée de l'Unicité ?
Ni épicier ni clerc, mon dieu est un dieu magnifique.
Un dieu vivant ! Pourquoi voudrais-je un dieu mort ?
Vivant, Il est ! Son nom est al-Hayy - l'Éternel. Pourquoi
errer dans la peur et l'angoisse, toujours laisser les
prohibitions et les limitations me restreindre ? Il est
l'infiniment compassionné. Son nom est al-Wadud. Il est
tout entier digne de louanges. Son nom est al-Hamid.
Beau au-delà de tous les rêves et de tous les espoirs. Al-
Jamal, al-Kayyum, al-Rahman, al-Rahim. Dans le vent
et les inondations, sec et assoiffé, je chanterai, je
danserai pour Lui jusqu'à ce que ploient mes genoux,
que s'effondre mon corps et que mon cœur cesse de
battre. Je briserai mon ego en mille morceaux, jusqu'à
ce que je ne sois plus qu'une particule de néant, le
passeur du vide pur, la poussière de la poussière de Sa
grande architecture. Avec reconnaissance, joie et
persévérance, je loue Sa splendeur et Sa générosité. Je
Le remercie à la fois pour tout ce qu'il m'a accordé et
pour tout ce qu'il m'a refusé, car Lui seul sait ce qui est
bon pour moi.
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L'amour n'est qu'un délicieux sentiment qui surgit et s'évanouit aussi vite.

Mais ils avaient choisi de continuer ce qu'ils faisaient le mieux laisser les jours passer la routine prendre le dessus et le temps s'écouler dans son inévitable torpeur

Car en dépit de ce que disent certains, l'amour n'est pas un doux sentiment qui surgit et s'évanouit aussi vite.

De bien des manières, le XXe siècle n'est pas si différent du XIIIe siècle. Tous deux figurent dans l'histoire comme des périodes d'affrontements religieux, d'incompréhension culturelles, où le sentiment général d'insécurité et la peur de l'autre furent sans précédent. A de telles époques le besoin d'amour est plus fort que jamais.

Au lieu d'un jihad orienté vers l'extérieur - défini comme "la guerre contre les infidèles " et mené par de nombreux musulmans, à l'époque comme aujourd'hui -, rumi plaidait pour un jihad orienté vers l'intérieur, dont le but était de lutter contre son propre ego, son nafs et de le vaincre.

On dit qu'entre se perdre en Dieu et perdre l'esprit, il n'y a qu'un fil.

C'est toujours la même chose. Quand on dit la vérité, on vous déteste. Plus vous parlez d'amour, plus on vous hait.

Ça recommençait ! Comment des gens pouvaient ils être assez naïfs pour croire que l'amour leur ouvrirait toutes les portes? Ils voyaient l'amour comme une baguette magique qui pouvait tout arranger par miracle.

Elle avait tant d'amour à donner, et personne ne le lui demandait !

Je m'allongeai dans le noir et je me remémorai les événements du jour pour réfléchir à tout signe divin dont j'avais pu être témoin, mais que je n'avais pas su reconnaitre dans ma hâte et mon ignorance .

Les humains ont tendance à décrier ce qu'ils ne comprennent pas. Je le sais d'expérience

Je pourchasse partout une vie qui vaut d'être vécue et un savoir qui vaut d'être connu. N'ayant de racines nulle part, je vais partout.

J'ai vu le pire et le meilleur de l'humanité. Plus rien ne me surprend.

La sharia est comme une bougie dit shams de Tabriz. Elle nous fournir une lumière des plus précieuses. Mais n'oublions pas qu'une bougie nous aide à aller d'un lieu à un autre dans l'obscurité. Si nous oublions où nous allons et nous concentrons sur la bougie, à quoi sert elle?

Il dit qu'on devait satisfaire son intellect, mais veiller à ne pas le gâcher.

Je passai bien des soirs dans la salle de prière à réciter les quatre vingt dix neuf noms de Dieu pour qu'Il me guide. Chaque fois un nom s'imposait : al jabbar- Celui à qui rien n'arrive dans son domaine sauf celui qu'Il a voulu.

Vous aviez raison sur un point : je balance constamment entre deux réactions opposées : l'agressivité et la passiveté. Soit je me mêle trop des vies de ceux que j'aime, soit je me sens impuissante face à leurs actes.

Puisque tu veux si désespérément gagner l'approbation des autres, tu ne te débarrasseras jamais de leurs critiques quels que soient tes efforts.

J'ai une vie pleine et accomplie, car j'ai été bénie de trois choses qui me sont le plus chère : le savoir, la vertu et la capacité à aider les autres à trouver Dieu.

Tout homme est un livre ouvert, et chacun de nous est un Coran en marche.

J'avais envie de parler à un ami. Car, à l'époque, Dieu était mon ami.

Je veux que Dieu redevienne mon ami.

Les choses deviennent évidentes à travers leur contraire. Comme Dieu n'a pas de contraire, Il reste caché.

Tout le monde a un nom! Dieu en a d'innombrables. De tous Ses noms, seuls quatre vingt dix neuf nous sont connus. Si Dieu a tant de noms, comment un être humain qui est le reflet même de Dieu peut il ne pas avoir de nom ?

Le temps n'est qu'une illusion. Ce qu'il faut, c'est vivre l'instant présent. C'est tout ce qui compte.

Quand je vis ce derviche pour la première fois, ce ne fut donc pas son aspect extérieur qui me surprit. Ce fut, j'ose le dire, son regard.

Vivre signifie changer constamment de couleur

Les femmes ne peuvent lutter contre leur curiosité. C'est dans leur nature.

Batin Allah - la face cachée de Dieu. Ouvre mon esprit pour que je puisse voir la Vérité

Ils sont très savants, c'est certain, mais un excès de connaissance est il bon en matière de foi ?

La foi n'est qu'un mot si l'amour ne réside pas en son centre, elle est flasque, sans vie, vague, vide - rien qu'on puisse véritablement sentir.

Le problème avec la foi, c'est que souvent, absorbé par les arbres, on est incapable de voir la forêt.

Bienheureuse et riche est votre vie, pleine et complète - à ce que vous croyez. Jusqu'à que qqn arrive et vous fasse comprendre ce que vous avez raté tout ce temps.

Le coran est une jeune épousée timide. Elle n'écarte son voile que si elle voit que la personne en face d'elle est douce et possède un coeur plein de compassion.

Maitre Sameed me disait souvent : " même s'il peut y avoir un équivalent de Shams chez certains, ce qui compte c'est où sont les Rumi pour le voir."

Elle t'a dit que chaque fois que tu serais en colère contre quelqu'un, tu devais remplacer le visage de cette personne, dans ton esprit, par celui de quelqu'un que tu aimes.

Mais connais-tu bien le petit peuple ? Les ivrognes, les mendiants, les voleurs, les prostitués, les joueurs... Les plus inconsolables et les plus opprimés. Peux tu aimer toutes les créatures de Dieu? C'est un test difficile que très peu de gens sont capables de réussir.

Pour moi ils n'étaient qu'un moyen en vue d'un but.

Shams de Tabriz avait dit que la foi et l'amour transformaient les êtres en héros, parce qu'elles ôtaient toute peur et toute angoisse de leur coeur.

Engourdir la douleur ce n'est pas la soigner... Quand l'anesthésie se dissipe la douleur est tjrs là.

Il arrive qu'il soit necessaire de détruire tout ce à quoi on est attaché pour vaincre son ego. Si on est trop attaché à notre famille, à notre position dans la société, même à notre école ou à notre mosquée, au point qu'elles se mettent en travers du chemin menant à l'Union avec Dieu, il faut renoncer à ces attachements.

Un homme qui a bcp d'opinions mais aucune question! Il y a quelque chose que ne va pas.

Le Coran dit que les êtres humains sont les plus dignes des créatures. Nous sommes plus hauts que les plus hauts, mais aussi plus bas que les plus bas. Si nous pouvions comprendre la pleine signification de cette pensée, nous cesserions de chercher sheitan en dehors au lieu de nous concentrer sur nous. C'est d'un auto examen sincère dont nous avons besoin, pas de guetter les fautes des autres.

La plupart du temps celui qui se plaint des autres est en faute lui même.

Continuez à les guider, aussi lgtmps que bous n'oubliez pas que votre guidance est limitée et qu'il n'y a pas de paroles au dessus de la parole de Dieu.

Ne vivons nous pas tous sous le même toit, de toute facon? a fait remarquer Shams en montrant le ciel. Rois et mendiants, vierges et catins sont tous sous le même ciel.

Un homme qui n'a pas le temps pour les histoires ... est un homme qui n'a pas de temps pour Dieu. Ne sais tu pas que Dieu est le meilleur de tous les conteurs ?

Mais la vieille maxime reste vraie : quand il y a amour, il y a forcément peine de coeur.

Partir pour un nouveau lieu entraine souvent un horrible sentiment de solitude et de tristesse dans l'âme d'un homme. Mais avec Dieu à mes côtés, j'étais content et satisfait dans ma solitude.

Trop tôt ou trop tard, ça n'existe pas dans la vie. Tout se produit au bon moment.

Pouvez- vous m'aimer? Demanda t elle
-je vous aime déjà, répondit Aziz en souriant
-vous ne me connaissez même pas
-on n'a pas besoin de connaitre pour aimer
- c'est de la folie. Soupira Ella
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Si tu veux changer la manière dont les autres te traitent, tu dois d'abord changer la manière dont tu te traites. Tant que tu n'apprends pas à t'aimer, pleinement et sincèrement tu ne pourras jamais être aimée. Quand tu arriveras à ce stade, sois pourtant reconnaissante de chaque épine que les autres pourront jeter sur toi. C'est le signe que bientôt tu recevras une pluie de roses.
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Bienheureuse et riche est votre vie, pleine et complète --- à ce que vous croyez. Jusqu'à ce que quelqu'un arrive et vous fasse comprendre ce que vous avez raté tout ce temps. Tel un miroir qui reflète plus ce qui manque que ce qui est là, il montre les vides de votre âme -- les vides que vous avez refusé de voir. Cette personne peut être un amant, un ami ou un maître spirituel. Parfois il peut être un enfant sur lequel veiller. Ce qui compte, c'est de trouver l'âme qui va compléter la vôtre. Tous les prophètes ont donné le même conseil : trouvez celui qui sera votre miroir ! Pour moi ce miroir est Shams de Tabriz.
Rûmi
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« Lire un livre qui nous plaît, c'est formidable, mais rencontrer l'auteur ou l'autrice, c'est une double chance ! »
Ce mois-ci Bienvenue au club s'est rendu à Manosque, au club de lecture de la médiathèque d'Herbès, en lien avec le festival des Correspondances de Manosque. Un club un peu particulier puisqu'il accueille un auteur en résidence. Cette fois, c'est Salomé Kiner qui s'est prêtée à l'exercice en soumettant une liste de lecture aux membres.
Ce mois-ci les membres nous parlent de: Je suis une fille sans histoire - de Alice Zeniter aux éditions L Arche Beauté fatale - de Mona Chollet aux éditions de la Découverte Les Vilaines- Camila Sosa Villada aux éditions Métailié La guerre n'a pas un visage de femme - de Svetlana Alexievitch aux éditions J'ai Lu Lait Noir – d'Elif Shafak aux éditions Phébus
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