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Critique de Sachenka


Je viens de terminer Un été rue des Prophètes. Ce ne sera malheureusement pas une lecture dont je chérirai le souvenir. Ce n'est pas si mal, mais je me demande bien ce que l'auteur espérait laisser comme impression. Quelques personnes compare son oeuvre (parce que ce roman est le premier d'une série, le palais des vases brisés) à celle de Proust. le grand génie français a poussé son souci maniaque du détail jusqu'à l'extrême, et ces détails lui permettaient d'analyser les autres, les revers de la société, sa propre personnalité. Ici, David Shahar raconte avec presque autant de précision, je dois le lui accorder, mais qu'en ressort-il ? Finalement, son roman n'est qu'une succession de souvenirs épars. Bien sur, mis bout à bout, ces souvenirs forment une sorte de kaleidoscope de la vie à Jérusalem dans la première moitié du vingtième siècle. Mais est-ce suffisant ?

Par exemple, quand Shahar commence son récit, c'est un jeune garçon en train de recueillir l'eau du puits. Arrive Gabriel Louria, le fils de la propriétaire de la maison que ses parents louent. C'est visiblement un moment important car il idéalise le jeune homme. Un peu comme le narrateur d'À la recherche du temps perdu est fasciné par Swann et Saint-Loup. Puis, il assiste à l'arrivée de l'Empereur d'Éthiopie au consultat situé en face de sa demeure. Il décrit cette arrivée (cette déception) aec minutie. Mais qu'en ressort-il ? Une brève mention une centaine de page plus loin. Puis rien. C'est pourtant un événement qui aurait pu en marquer plus d'un. S'ensuit plutôt une histoire du père de Gabriel, puis ses péripéties avec le pharmacien, puis une quantité d'autres anecdotes qui ne font nullement avancer l'histoire du narrateur.

Bien sur, toutes ces anecdotes donnent un aperçu des habitants de Jérusalem et, par le fait, de Jérusalem elle-même. Après tout, une agglomération n'est que la somme de ses habitants, n'est-ce pas ? Normalement, je répondrais par l'affirmative mais je n'en suis pas certain en ce qui concerne la Ville Sainte. Ce serait très réducteur pour une métropole à l'histoire aussi riche qu'ancienne et à la symbolique autant importante. de plus, j'aurai beaucoup aimé que l'auteur la décrive davantage. À quoi ressemble cette cité? Quels en sont les endroits préférés de l'auteur? On n'en sait rien. Même sa petite rue est presque qu'exempte de description. Parfois, il y avait bien quelques indications comme l'Ophel, le mont des Oliviers, etc, mais c'était trop peu. Je ne peux m'empêcher de ressentir une toute petite déception. J'ose espérer que la suite éclairera davantage.
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