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Critique de PhilippeCastellain


« Sir John ! Vous, ici ? Quel plaisir de vous revoir ! Comme cela est inattendu !
Une choppe vient s'écraser contre le mur, précisément là où il y avait ma tête il y a un instant.
- Parce que Henri IV est une pièce historique, et que vous vous attendiez à quelque chose de plus sérieux que d'y voir un vieux bouffon ridiculisé, hein ? Avouez-le, béjaune !
Ouf, je craignais qu'il me fasse bien plus mauvaise accueil que cela.
- Écoutez, avouez que c'est inattendu ! Je vous avais laissé poursuivant les bourgeoises, et je vous retrouve au coeur du pouvoir royale, dans une période tragique de l'Angleterre !

Un soupir passe sur sa face rubiconde.
- C'est vrai, pour une fois... Grande époque que celle qui vit le règne du roi Henri IV, après qu'il ait abattu le pauvre Richard II. Il était fatale que les barons murmurent contre lui. Il était fatale qu'un homme aussi ardant et courageux que le jeune comte de Percy, celui qu'on surnommait Brûlecoeur, s'offusque du traitement qui lui était réservé. Il était fatale qu'il se trouve des mécontents pour le soutenir, l'encourager, le pousser à la révolte...
Mais j'ai la fantaisie d'être taquin, ce soir.
- Et où étiez-vous pendant ce temps, hein ? Pas à combattre pour le bon droit et la justice ! Ni même au côté de votre roi en loyal sujet ! Vous étiez en train de vous saouler avec le prince héritier, ce débauché ! D'attaquer vos propres marchands pour les dépouiller, puis de vous faire humilier par lui !

Je m'attends à une explosion, et suis déjà prêt à plonger sous la table. Mais voilà que les larges épaules se tassent, le visage rubicond s'affaisse vers la table et s'inonde d'un flot de larmes.
- Vous avez raison... Je suis la honte de la chevalerie ! La honte de la noblesse ! La honte de l'Angleterre ! La honte de... De... Des alcooliques ! Même un minable traîne-poulaine comme vous vaut mieux que moi !

Alors celle-là !
Je me précipite, commence à lui administrer de petites tapes réconfortantes dans le dos.
- Allons sir John, mon gros sir John, que nous importe ! Nous vous aimons comme vous êtes, lâche, couard, vantard, ivrogne, mais au fond sans méchanceté ! Qui pourrait vous reprocher de vouloir profiter de la vie, pendant que les autres s'entretuent ?

Et, comme mes admonestations restent impuissantes :
- Hola, là bas ! A boire ! »
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