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Critique de Nastasia-B


Qui ne connaît pas, ne serait-ce que de nom, le Songe D'Une Nuit D'Été ? Comprenez-moi, une telle notoriété ne pouvait que m'attirer, sachant, qui plus est, qu'elle est l'oeuvre de mon petit Shakespearounnet, j'en avais l'eau à la bouche. Or, si l'on me pardonne ce clin d'oeil de basse lignée, je dirais à présent que c'est beaucoup de bruit pour rien.

Oui, on l'a connu meilleur l'ami William. Les fleurs d'amour, les sortilèges, les quiproquos à deux balles… pfff ! ce n'est vraiment pas mon truc. J'ai pour principe de considérer que quand une comédie, à aucun moment, ne me fait rire, ni même sourire, selon mes critères, c'est une comédie ratée.

De vous à moi, si l'on gommait le nom de Shakespeare, si l'on effaçait également le nom de la pièce passé à la postérité, et si je vous emmenais au théâtre la voir sous un autre nom, en vous disant qu'il s'agit d'une pièce quelconque d'un auteur méconnu, je suis prête à prendre les paris que vous me confieriez sans détour après le spectacle que vous vous y êtes emm… euh… ennuyés ferme.

Bien sûr, ce n'est que mon avis. Je sais bien qu'il existe un snobisme — conscient ou inconscient d'ailleurs — qui consiste à s'extasier quand c'est du Shakespeare et à regarder d'un oeil dédaigneux ceux qui ne goûtent pas ce plaisir, voire à les prendre pour de sombres ignares. Je sais tout ça. Pensez ce que vous voudrez. J'ai dis combien j'aimais certaines tragédies de Shakespeare, je dis combien celle-ci m'endort et présente peu d'intérêt à mes yeux.

Donc, pour celles et ceux qui ont les muscles des paupières solides et non sujets à la narcolepsie, sachez que la pièce se déroule en Grèce à l'époque héroïque de Thésée et d'Hippolyta, la reine des Amazones. (Je vous en supplie n'achetez pas ce livre chez Hippolyta, déjà il n'est pas terrible et en plus votre libraire ferait ça très bien.)

Ces deux-là ont échafaudé de se marier mais comme l'intrigue a besoin de sel (à défaut de piment), Shakespeare a imaginé de former deux ou trois autres couples boiteux histoire de compliquer la donne.

Ainsi, Lyssandre aime Hermia, fille d'Égée, et elle l'aime aussi. Tout va bien alors ? me direz-vous. Non, pas tout à fait, car Égée, lui, ne veut pas entendre parler de Lyssandre et n'a d'yeux que pour Démétrius, ce qui, évidemment, n'est pas du tout du goût d'Hermia. Vous me suivez ?

Mais ce n'est pas tout, car Démétrius était au préalable amoureux d'Héléna, la meilleure copine d'Hermia, avant de changer de cap et de lorgner sur cette dernière. Mais elle, Héléna, est restée raide dingue de Démétrius. On n'en sort pas. Et comme si tout ça n'était pas suffisant, voilà-t-y pas qu'il y a de l'eau dans le gaz chez les Fées également !

Obéron, le patron des farfadets, trolls et autres sortilégineux se prend le bec avec sa bourgeoise Titania, la taulière des elfes & fées. du coup, l'Obéron, qu'a plus d'un tour dans son sac se dit qu'il va lui faire mettre un coup de fleur d'amour dans le nez à la Titania pendant son sommeil et que ça va pas traîner.

Au passage, dit-il à Robin, son homme de main, en te promenant, tu vas mettre aussi un p'tit coup de fleur à Démétrius, histoire qu'il regarde à nouveau Héléna avec des yeux lubriques à son réveil.


C'est là qu'intervient la scène censée être d'anthologie où Titania se réveille et tombe en pâmoison devant un gugusse à tête d'âne. Rrrrr ! Zzzzz ! Rrrr ! Zzzzz ! [ceci symbolise les " elffets " du sortilège d'Obéron sur moi]

Cependant, vu qu'Obéron donne à Robin des instructions claires comme du jus de boudin, l'autre, pas plus consciencieux qu'il ne faut, badigeonne des grands coups de fleur d'amour à… Lyssandre ! Aaah, le couillon ! La gaffe ! Ouh, là, là ! Ça va être dur à rattraper un coup comme ça ! J'aime mieux vous laisser découvrir la suite par vous-même.

Faut-il encore que je vous parle d'une troupe de comédiens amateurs qu'essaient à tout prix de faire une pièce pas drôle, et que c'est vraiment pas drôle de les voir faire leur pièce pas drôle… Zzzzz ! Rideau.

Bon, à l'extrême — extrême — rigueur, on pourrait supputer une toute petite once d'intérêt à la réflexion de l'auteur à propos de l'éphémère sensation qu'est l'amour en nos vies… Ouaip. Vous aviez besoin de ça pour avancer ? Bon, en ce qui me concerne, la pièce a des vertus soporifiques intéressantes en cas d'insomnie. À vous de voir ce que vous pourrez en faire car ce n'est que mon avis, un songe creux, une faribole, un pétard mouillé du 14 juillet, autant dire, pas grand-chose.
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