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Critique de chartel


Ces quatre tragédies romaines de William Shakespeare sont assez étonnantes, la première notamment, une véritable pièce gore et sanglante. Titus Andronicus, c'est un peu "Massacre à la tronçonneuse" avant l'heure. On y viole, on y torture, on y mutile et on y tue comme on irait cueillir des pommes. L'hémoglobine coule à flot. Mais ce n'est pas cette avalanche d'atrocités qui m'a dérangé le plus (on a tendance, pour s'en protéger, à devenir insensible à l'horreur). Ce serait plutôt le message très sectaire qui se dégage de cette tragédie. Si je résume, il nous dit ceci: Ne laissez pas des individus étrangers, des barbares, prendre place dans la cité comme des égaux, car, inévitablement, cela se retournera contre elle, leur perfidie la perdra...
Heureusement que l'énergie émotive de la passion amoureuse qui se dégage d'Antoine et Cléopâtre et qui s'y déploie avec fulgurance, redonne foi en Shakespeare.
Enfin, la dernière tragédie, Coriolan, est sans doute celle que je préfère. le pouvoir démocratique y est remis en cause à travers la peinture d'un peuple girouette qui s'emporte, se dédit, se contredit et juge en fonction des yeux et non de la raison. Mais cette critique de la république romaine ne va pas jusqu'à célébrer l'inégalité aristocratique, car le personnage qui en porte les valeurs provoque à la fois la pitié, l'irritation, l'admiration et la révolte. du grand art, signé Shakespeare!
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