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Critique de Nina


Ce roman de 491 pages est écrit dans un style très compact et dense qui donne l'illusion au lecteur d'être très proche du personnage principal, Ella. de ce fait, Il se crée une réelle communion avec Ella, que l'on suit tout au long de son parcours et des évènements déclenchés par sa décision de divorcer. Il est difficile de ne pas être en empathie émotionnelle avec cette jeune femme qui demeure à fleur de peau tout au long du récit.

Ella est archéologue, son mari aussi, ils ont un enfant de 6 ans, l'adorable petit Gulli. Ils vivent en Israël, à Jérusalem. Ce pays profondément religieux complique les choix personnels quand ils s'opposent aux préceptes de la Thora. le couple d'Ella part à la dérive, c'est pour cela qu'elle décide de divorcer. Toutefois, cette décision assez courante à notre époque va faire l'effet d'un cataclysme dans la vie d'Ella. le récit prend des allures de thriller captivant le lecteur qui suit avec anxiété cette jeune femme qui tente de trouver un sens, un équilibre, dans ce parcours semé d'embûches qui semble malgré ses efforts l'entraîner vers une chute inéluctable.

Ella a une position sociale, un métier respectable, c'est une mère vigilante et aimante,  pourtant sa décision de divorcer n'est pas du tout respecter. Ella va devoir affronter seule la colère de son mari qui refuse de divorcer puis la violence de son père qui est un homme d'une autorité excessive. Ensuite, il lui faudra passer devant le tribunal rabbinique. 

(...) C'est ainsi que je prendrai la Ketouba de ses mains, que je marcherai tête basse entre les murs du tribunal rabbinique, sous le regard hostile des longues barbes blanches qui tombent sur des toges noires, répudiée, répudiée, crieront-ils(...) extrait page 21

Ella est archéologue, son métier consiste à creuser dans les strates du passé d'un lieu pour en comprendre son histoire. le site archéologique de l'ancienne Théra en Grèce, résonne tout le long de ce roman et nous donne des indications sur le lieu de la rencontre d'Ella et de son mari. Une belle histoire d'amour qui a commencé grâce à Théra.  Mais qu'est ce qui a cloché pour en arriver là ? Comme en archéologie, Ella s'engage dans une introspection perpétuelle sondant les profondeurs de son histoire familiale,  pour comprendre son présent. Toutefois, la pression des normes sociales et familiales, violente et entravante, contrarie sa quête d'équilibre et de solution apaisante.

Ce roman entraîne l'héroïne Ella à travers une série de phases saisissantes. ces étapes la mènent d'abord à remettre en question sa décision de divorcer et vouloir à tout prix retrouver son mari qui va la rejeter, pour finalement sombrer dans la dépression. Cependant le cours de son existence bascule lorsque un certain Oded entre dans sa vie. Cet homme en instance de divorce va provoquer chez Ella une passion dévorante. Oded est psychiatre. Il porte en lui les séquelles d'un passé familial marqué par les cicatrices d'un père schizophrène.

La rencontre entre ces deux âmes tourmentées soulève la question : pourront-elles créer un futur radieux en formant un couple équilibré et en construisant une famille recomposée harmonieuse ? En suivant les métamorphoses d'Ella à travers ces multiples rebondissements, le roman acquiert les caractéristiques d'un véritable "page-turner".​​​​​​​

Zeruya Shalev nous offre un livre d'une incroyable précision dans sa façon d'explorer l'âme humaine et sa complexité. À travers cette histoire en apparence ordinaire – celle d'un divorce – l'autrice parvient à mettre en évidence les aspects indéfectibles de la cellule familiale, une structure qu'il est ardu de démanteler mais qui peut entraîner ses membres dans des tourbillons de réactions violentes. Un divorce perturbe inéluctablement l'ordre établi, et peut laisser dans son sillage des déséquilibres difficilement rattrapables.
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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