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J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le Londres des années 60, qui mêle habilement politique anglaise de l'époque et évolution des moeurs. On voit que la place des femmes est en train de changer, qu'elles s'affirment malgré une résistance forte des mentalités machistes. Les tensions racistes sont aussi bien rendues dans ce Londres de plus en plus multiculturel.
L'enquête qui part de la découverte du cadavre d'une jeune fille, liée au milieu des groupies des Beatles, va prendre une autre dimension, grâce à la ténacité d'un duo d'enquêteurs improbables composés d'un flic un peu démodé et attaché à ses principes et d'une jeune recrue, délurée et bien décidée à se faire une place dans un monde d'hommes. William Shaw dresse un portrait peu flatteur des conflits au sein des différents services de police anglais, mais aussi entre la capitale et la campagne.
Bien entendu, l'auteur a publié quatre tomes dans cette série mais celui-ci a été le seul a être traduit, et n'est aujourd'hui même plus disponible !
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Stop ! Lâchez tout, ressortez vos vieux 45 tours des sixties, déployez vos posters des Beatles et jouez à la parfaite groupie de George, Paul, John ou Ringo, comme il vous plaira !

Dans ce polar qui prend son temps au départ mais qu'on ne lâche pas, c'est d'abord à une équipe de bras cassés de la police londonienne qu'on a affaire : pas de fin limier de Scotland Yard à l'horizon, non, le sergent Breen est plutôt du genre poltron et démodé, si on en croit ses collègues que leur patron décrit lui-même comme « une bande de hooligans ». Machos, veules, prompts à couvrir les grossières erreurs des copains, ils collectionnent les étiquettes flatteuses mais sont très contents d'eux-mêmes. Alors, quand la stagiaire Helen Tozer débarque pour faire équipe avec « Paddy » Breen, toutes les occasions sont bonnes pour leur flanquer des bâtons dans les roues. Même la secrétaire s'y met !

On est en 1968, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : pour mener une enquête, pas de fichier central, pas de banque de données ADN, pas de portable, que des bagnoles à peu près potables équipées de radios crachotantes. Les femmes flics ne sont pas autorisées à conduire les voitures, elles ne peuvent prendre aucune initiative. Mais c'est grâce à Helen que notre duo attachant va réussir à identifier la jeune morte d'Abbey Road, grâce au fan club des Beatles ! A partir de là les différents éléments de l'enquête vont s'enchaîner, se combiner, s'éclairer, et les rebondissements et les surprises vont aller bon train dans la campagne anglaise.

On est en 1968, je le répète, en pleine mutation de la société anglaise : certains sont encore dans la mentalité de l'immédiate après-guerre et voudraient bien faire comme si la pop music n'existait pas (comme dans le film Good morning, England !) et comme si l'Angleterre était encore un grand Empire qui prend tout et tout le monde de haut. Oui mais on ne peut ignorer ces filles rebelles, souvent si seules, qui hantent Abbey Road, on ne peut ignorer cette politique post-coloniale désastreuse en Afrique (tiens, comme en Palestine ! le truc c'est de se barrer quand il en est encore temps et de laisser le merdier se développer tout seul ou presque). Il est donc question de la guerre et de la famine au Biafra, de l'émancipation féminine, de l'amour libre, du racisme ordinaire dans les rues de Londres, des Irlandais immigrés et… de la Beatlesmania ! Ajoutez à cela un duo d'enquêteurs attachants, je me répète encore, jusque dans leurs failles et leurs maladresses, mais pas si idiots que ça en a l'air au départ et vous passerez un excellent moment de lecture !

Il paraît que c'est le premier d'une trilogie, je suis drôlement impatiente de découvrir la suite !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Un bon polar qui se passe à la fin des années 60 à Londres avec un crime non loin d'Abbey Road!
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Londres, 1968. le corps dénudé d'une jeune femme est retrouvé dans une ruelle du côté d'Abbey Road. L'inspecteur Breen est chargé de l'affaire, et oriente rapidement son enquête vers le milieu des groupies des « fab four ». Une jeune inspectrice temporaire l'assiste dans cette enquête, ce qui ne manque pas de susciter quelques sarcasmes de la part de ses collègues…
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman policier. Tout d'abord, en raison de son ambiance, celle du Londres de la fin des années soixante, une ambiance pop music, fortement marquée par les incontournables John, Paul, Georges et Ringo. L'Angleterre est un pays en pleine mutation, dans lequel une jeunesse idéaliste et contestataire, aux nouvelles idoles (chevelues, et adeptes de substances illicites), se heurte à la société traditionnelle, conservatrice, laquelle se méfie de la pop music, et regarde de travers la population noire qui vient s'installer dans la capitale de l'empire britannique. Et ceci ne se fait bien entendu pas sans une certaine tension, palpable tout au long de l'histoire. L'atmosphère est en tout cas particulièrement bien rendue, et contribue au charme du bouquin.
J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage principal, Cathal Breen. Ce dernier est un peu mis au ban de son unité, pour s'être enfui alors qu'un de ses collègues était agressé lors d'un braquage. Ayant dû longtemps s'occuper de son père malade, avant que celui-ci ne décède, Breen est un policier un peu atypique, qui ne côtoie guère ses collègues, fait même carrément bande à part. Un personnage tout en décalage, un peu coincé, mais qui va progressivement évoluer au fil de l'histoire, au contact notamment de sa nouvelle partenaire, Helen Tozer, une jeune flic décomplexée, au caractère bien trempé et aux goûts musicaux particulièrement tendance…
Enfin, le rythme du bouquin est assez plaisant. L'intrigue évolue plutôt lentement. On suit, sur les pas de ce duo d'enquêteurs à première vue si mal assorti, et pourtant très attachant, les différentes pistes, les interrogatoires. Jusqu'à l'emballement final assez réussi, mêlant conflit au Biafra et trafic d'armes …
Ce policier possède probablement de rares défauts (par exemple, quelques affaires annexes évoquées, mais qui restent en suspens en définitive, ce qui peut laisser le lecteur sur sa faim), mais vraiment rien de rédhibitoire. Pourvu en tout cas que William Shaw ne s'arrête pas là, et puisse nous donner rapidement des nouvelles de Breen et Tozer…
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On est à l'automne 1968 et on ne peut pas dire que ça aille très fort pour le sergent inspecteur Cathal Breen : il vient de perdre son père et a fait preuve de lâcheté en laissant seul son collègue face à un délinquant muni d'un couteau ce qui ne va sans doute pas redorer son blason au sein de l'équipe de la Police Judiciaire londonienne . Mais la découverte d'une jeune fille assassinée non loin des studios d'Abbey Road où les Fab Four ont enregistré la plupart de leurs titres va lui permettre de se focaliser sur autre chose que sa seule existence .
Un beau polar qui nous fait revivre l'année 1968 à Londres , poumon créatif du rock et de la pop music à cette période . Une belle enquête menée pas à pas par une jeune policière novice et un flic au proie aux doutes ..
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Cette fois encore, un polar qui fait voyager, pas en Laponie hivernale, pas dans les steppes de l'Asie Centrale, mais dans le temps, chez nos voisins anglais (" Un thé?"). 1968, en pleine Beatlesmania, autour d'Abbey Road se pressent les fans.
Justement, n'en fait-elle pas partie, la toute jeune fille retrouvée étranglée sous un matelas, dans une ruelle toute proche? L'enquête va donner du fil à retordre au sergent Cathal "Paddy" Breen et sa co-équipière Helen.

Cette histoire policière, bien menée et haletante spécialement dans les 100 dernières pages, est l'occasion délectable d'une balade fort agréable et amusante dans le Londres de ces années là, où rien ne manque à la reconstitution. Disques vinyles, tourne disques, machines à écrire, hippies, cheveux longs, expériences vestimentaires colorées...Racisme, drogue, guerre du Biafra en toile de fond. Machisme. Cigarettes omniprésentes...

J'ai aimé les petits détails récurrents croquant les personnages sans appuyer, par exemple Helen et son appétit incroyable, Breen se lançant sans réfléchir dans le sauvetage d'un chat perdu en haut d'un arbre....

Les dialogues sont pétants (faut suivre!), l'humour présent tout du long, un poil d'émotion sait se glisser. Je me suis surprise à ralentir ma lecture pour ne pas terminer trop vite (sauf les fameuses 100 dernières pages, évidemment), c'est un signe qui ne trompe pas. Une réussite!
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Je n'avais plus envie de lire de romans policiers tant les derniers m'avaient déçue. J'ai donc mis un peu de temps à entrer dans celui-ci et finalement, je suis très contente de l'avoir lu. le duo d'inspecteurs est intéressant, lui est touchant, elle est à la fois rock et fleur bleue : à la fois fan des Beatles mais aussi conductrice aimant la vitesse. Tous deux ont des histoires familiales complexes qu'on aimerait voir développer dans le reste de la trilogie. le thème de la famille est représenté par quatre familles différentes : celles des enquêteurs mais aussi celle de la victime et de la famille noire qui vit depuis peu dans la rue et qui, bien sûr, est regardée avec méfiance. William Shaw évoque aussi les changements dans la condition féminine, l'homosexualité (et là, j'aurais bien aimer développer mais je ne peux pas pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte), la Beatlesmania bien sûr avec une analyse sociologique de ce public (l'auteur réussit à nous montrer sans jamais se moquer d'elles comment ces filles étaient souvent seules, en conflit avec leurs familles), mais aussi les conséquences de la décolonisation de l'Afrique avec la création du Biafra. J'attends la suite avec impatience.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Londres, années 60. Alors que les Beatles font tourner toutes les têtes des ados, la police enquête sur l'assassinat d'une jeune fille. Cathal Breen, chargé de l'enquête, est un flic quelque peu dépassé : par ses collègues et leurs rites, par son époque, par ce mystère. Résoudre cette enquête, vite et bien, permettrait de redresser une carrière qui part à vau l'eau.
Avec du sang sur Abbey Road, on visite l'envers du décor de ces années perçues comme libératrices ; via l'histoire de la jeune assassinée, mais surtout via celle du duo d'enquêteurs. L'intrigue, pleine de suspens, est rondement menée : jusqu'aux derniers chapitres, on se demande quelles sont les multiples ramifications de cette sombre histoire. le récit est nerveux, l'ambiance magistrale, les personnages criants de réalisme : on s'y croirait.
Du sang sur Abbey Road est un excellent polar, maîtrisé de bout en bout, servi par une ambiance incroyable et des personnages travaillés, mettant en lumière des aspects peu glorieux d'une époque pleine d'énergie tout en conservant un bon suspens : du grand art.
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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William Shaw nous montre avec ce roman que les années Beatles, ce n'est pas que pop music et peace and love, c'est aussi racisme et sexisme - le premier représenté par la nouvelle famille qui emménage dans le quartier et le second par Helen Tozer et le mépris absolu des hommes du poste de police.

L'intrigue est bien ficelée et le dénouement reste inattendu. L'enquête prend son temps, et à cela se mêlent des histoires plus personnelles des autres personnages. L'auteur a de plus le mérite de ne pas attendre les trois dernières pages pour nous révéler le coupable et son mobile.

Il a aussi le mérite de ne pas nous donner un inspecteur qui méprise son "assistante" et ne la voit que comme un poids, mais simplement deux jeunes gens qui se respectent, qui veulent résoudre une enquête et montrer leur valeur. Ce duo pas si improbable fonctionne parfaitement et on s'attache très vite à ces personnages marqués la mort (de son père pour l'un, de sa soeur pour l'autre) et un peu paumés, et qui, ensemble, vont finir par réussir à surmonter ça et à passer à autre chose.

Sur fond de Beatles Mania, racisme, sexisme, xénophobisme et saphisme se mêlent pour nous offrir un roman noir tellement passionnant et agréable à lire qu'on tourne les pages sans s'en rendre compte.
Lien : http://sweet-madness.hautetf..
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« du sang sur Abbey Road » est un roman policier qui remplit bien son office et qui se lit tout seul grâce à une écriture sans fioriture à l'image de l'esprit du héros, Cathal Breen surnommé Paddy par ses collègues. L'enquête est habilement ficelée et le livre a, en outre, le mérite d'offrir un cadre temporel et humain des plus réalistes.

Je n'ai finalement pas grand-chose à dire de négatif concernant ce roman, car il est extrêmement « propre ». Rien ne déborde en mal, tout est minutieusement orchestré, et c'est sans doute ce qui le classe dans la catégorie des bonnes lectures qui ne resteront cependant pas gravées dans mon esprit.

C'est une enquête avec des personnages sympathiques comme Paddy, le policier sur la sellette plein de principes qui veut juste faire son travail dans une société aux moeurs en pleine mutation, et qui se retrouve affublé d'une partenaire fraîche et directe, la campagnarde Helen Tozer. Cette dernière doit faire ses preuves en tant que policière et son personnage est l'outil parfait pour retranscrire la condition de la femme à cette époque. Alors que Paddy doit gérer la mort de son père et le climat hostile au sein du commissariat, leur duo improbable fonctionne et fait sourire. On les suit avec plaisir dans leurs tâtonnements pour résoudre un crime qui n'a d'isolé et de fortuit que l'apparence…

J'ai beaucoup apprécié la mise en place de l'histoire qui se focalise autant sur l'ambiance au sein de la police que sur les déboires personnels des protagonistes, le rappel permanent du contexte de 68 avec la Beatlesmania pour axe principal et, également, la guerre du Biafra avec les tensions politiques qui régnaient entre la communauté noire de Londres et les londoniens qui les regardaient avec suspicion. Les Irlandais, eux aussi, sont ostracisés ; on les relègue, pour la plupart, à des postes d'ouvriers sur les chantiers. C'est très intelligent de la part de l'auteur d'avoir choisi un enquêteur irlandais disposant d'un esprit ouvert à l'égard des étrangers et des différences. Cela sert l'enquête à bon escient.

Un roman soigné, sobre mais pas dénué d'intérêt et qui, à défaut de vibrer d'intensité, permet aux lecteurs de passer un moment agréable et de s'immerger avec réalisme dans le Londres de la fin des années 60. L'enquête avance doucement mais sûrement, nous fait nous interroger au gré des non-dits et de la suspicion facile, jusqu'à une résolution sombre et réaliste à l'instar du dénouement personnel pour les héros.
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