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Critique de MadameRatou


Francesca Rossi est magnifique, distinguée, docile et obéissante. Mais surtout, elle est l'unique héritière d'un puissant parrain de la mafia italienne de Chicago. Élevée dans une prison dorée par ses parents, Sofia et Arthur, la jeune femme a toujours été contrainte de se plier à leur volonté. Ainsi donc, elle n'a pas le droit d'aller à l'université pour faire des études supérieures, puisque son rôle n'est pas d'être intelligente. Non, maintenant qu'elle est âgée de dix-neuf ans et qu'elle s'apprête à faire son entrée dans le grand monde, son devoir est de trouver un mari — de préférence fortuné et dont la famille est alliée à la sienne —. Fort heureusement, son choix n'a pas posé problème : elle est amoureuse de son ami d'enfance, Angelo Bandini, et il remplit tous les critères dictés par son père, le boss de l'Outfit. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu et son premier baiser va lui être volé par un le sénateur Wolfe Keaton au cours d'une soirée. Et subitement, sans qu'elle n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive, Francesca va se retrouver fiancée à cet odieux personnage, qui va l'enlever à ceux qui l'ont toujours protégée et la ramener dans sa demeure. L'homme a une vengeance à prendre contre eux et il compte bien se servir d'elle pour arriver à ses fins.

Francesca est quelqu'un que je qualifierai d'intéressant et dont l'évolution m'a subjuguée. Au début du roman, quand nous faisons sa connaissance, elle n'est rien de plus qu'une jeune femme naïve — voire ignorante — et faible. Pourtant, et je m'en suis vite rendu compte, c'est faux. Plus les pages défilent et plus elle se dévoile. Nous découvrons donc une protagoniste qui sait ce qu'elle veut, qui a de l'esprit et qui est bien loin du cliché de la princesse à son papa. Elle est intelligente, futée, courageuse, rusée, déterminée, prête à assumer ses choix et ses pensées. Même si elle reste innocente par certains côtés, c'est indéniable : l'oiseau est enfin sorti de sa cage. Je n'ai pas approuvé chacun de ses choix mais la situation dans laquelle elle se trouve n'est pas facile. Globalement, elle m'a impressionnée. Wolfe Keaton, quant à lui, m'a littéralement charmée, malgré son sale comportement. Ce n'est pas un bad boy, juste une enflure de première, alors notez-le bien. On nous le présente comme un homme froid, ténébreux, calculateur et prêt à tout pour atteindre le but qu'il s'est fixé : celui de faire tomber Arthur Rossi, son ennemi juré, de son piédestal. Il est cruel, sans pitié, et gare à celles et ceux qui se dresseraient sur son chemin. Francesca n'est rien de plus qu'un pion dans sa quête, et il ne sera pas tendre avec elle. Il va même commencer par détruire sa vie parfaite et la bulle dans laquelle elle a toujours été pour ses intérêts personnels. On peut le voir comme un être sans coeur, néanmoins, croyez-moi, il a ses raisons. Et petit à petit, à force de côtoyer celle qu'il a brutalement arrachée à ses parents, la carapace qu'il s'est forgée va se fissurer.

Parlons maintenant des personnages secondaires. Madame Sterling, pour commencer, m'a souvent mise mal à l'aise. C'est à croire qu'elle passe son temps à espionner et à suivre les moindres faits et gestes de nos héros. Quelle horreur. D'un autre côté, elle est douce, bienveillante et attentionnée. Angelo, en ce qui le concerne, m'a laissée indifférente. Je pensais qu'il interviendrait plus souvent dans l'histoire et son inaction m'a embêtée : je ne le voyais pas comme un chevalier servant qui irait jusqu'à braver les dangers pour aller au secours de sa belle, mais je m'attendais à autre chose. Arthur, finalement, reste le plus travaillé. Sofia, Clara, White, Bishop, Kristen, eux, ne servent pas à grand-chose.

Ce roman m'a longtemps fait envie. Avant sa sortie, quand je le voyais régulièrement sur bookstagram, et après, quand je le cherchais désespérément dans des librairies ou des grandes surfaces. Pourtant, et je n'en reviens pas, impossible de mettre la main dessus.. et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je suis donc passée par la case internet et le jour où je l'ai enfin reçu, bon sang, j'ai sauté au plafond. J'ai terminé ma lecture en cours et après en avoir fait une chronique, j'ai enchaîné avec celui-ci. Mes attentes étaient énormes, ce qui n'arrive pas souvent, parce que je suis tombée sur pas mal d'avis positifs. Verdict ? Je ne vais pas m'en remettre. Cette lecture a été presque parfaite (vous vous rendez compte ???) puisqu'un unique détail — plus que prévisible, soit dit en passant — est venu gâcher ce que j'avais sous les yeux. C'est un parti pris de l'autrice, d'accord, seulement, à mon sens, ce n'était pas nécessaire. En revanche, j'ai adoré le reste. Tout le reste. Et l'histoire de Francesca et Wolfe m'a prise aux tripes. C'était profond, c'était intense, c'était puissant, c'était beau, c'était tragique, c'était fort, c'était addictif, c'était époustouflant, c'était surprenant, et surtout, c'était à un chouïa du coup de coeur. le couple formé par nos héros m'a chamboulée et c'est à regret que j'ai fermé le livre. Dorénavant, et je n'en doute pas un seul instant, le voleur de baisers est un de mes bouquins préférées. L. J. Shen a réussi à décrire une romance particulière au sein d'un univers tout aussi spécial, et à me la faire aimer. Ici, on est loin d'une histoire d'amour simple et mignonne. C'est mieux. C'est un pari réussi.

Vengeance, politique, mafia, complots, mensonges, haine et amour. Ce roman était juste génial et je l'ai savouré du début à la fin. La plume de l'autrice m'a plu, je l'ai trouvée fluide et entraînante, son intrigue était bien trouvée et bien ficelée, et en ce qui concerne le couple phare de l'ouvrage, disons que l'alchimie qui le lie était crédible. Ils me manquent. Vous l'avez compris, j'ai adoré ma lecture. D'ailleurs, si ce n'est pas encore fait, je vous recommande d'y jeter un oeil. Peut-être que, comme moi, vous n'en ressortirez pas indemnes.
Lien : http://madameratou.com/le-vo..
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