Dans ce tome 13 tout commence avec le baroud d'honneur de Yugo et Luca. On sait dès le départ qu'ils sont en mode « « Butch Cassidy et le Kid », mais leur amitié est tellement belle et tellement forte qu'on finit par y croire quand même… Et puis on se fait une raison. Et c'est là les auteurs nous agite l'espoir sous le nez, avec un droit de quotas de flashback tragicness to the max (Yugo qui voulait mourir, sauvé par le gong par l'irruption dans dans son refuge des évadés de Grace Field House, et qui a enfin repris goût à la vie en donnant un sens à son existence), avant de nous le reprendre abruptement. Putain de salauds, c'est vraiment des sadiques ! Même chose ensuite, c'est quand on pense la Team Emma & Ray sortie d'affaire que l'autre psychopathe qui a pété les plombs vient semer la chaos et la destruction en mode Murdoch de "McGuyver" avec un paquet de mort violentes et cruelles : public sensible s'abstenir !
La deuxième partie sert d'abord à faire le deuil de personnages qu'on vient de perdre. Et c'est joliment fait : on ne meurt vraiment que quand on disparaît de la mémoire de ceux qui nous ont survécu. La Team Emma & Ray en route vers la Mâchoire du Lion, point de ralliement proposé par un groupe inconnu mais vraisemblablement allié, vient au secours d'un groupe de fuyards qui en fait n'en sont pas : la révolution a commencé et leur chef leur a demandé de les trouver pour les ramener…
La série manifeste le « Syndrome Prison Break », à savoir qu'elle est si intense que pour durer et/ou se renouveler elle doit prendre des décisions radicales pour ne pas dire des virages radicaux. Jusqu'à présent cela passait surtout par une découverte et un agrandissement de l'univers, mais là j'ai l'impression qu'on met de côté voire qu'on oublie carrément tout ce qui avait été exposé dans les tomes précédents.
ATTENTION SPOILERS On partait sur une exploration du monde pour parvenir au chef des démons et négocier avec lui un nouvel arrangement avec les humains, avec des alliés et des ennemis dans le camp des démons comme celui des démons (et puis avec pas mal de mystères aussi : quête, prophétie et tutti quanti). Là on nous dit qu'un leader révolutionnaire a émergé (toujours montré de dos ou le visage dans l'ombre, comme dans tous les classiques des années 1970/1980) : d'un côté il tente de rassembler une armée avec tous ceux qui se sont échappés de l'emprise des démons, d'un autre côté il envoie son commando d'élite détruire une à une toutes les fermes d'élevage humain intensif (et hop on en remet une couche sur l'hypercapitalisme et l'ultralibéralisme). L'arrivée abrupte dans le récit d'un groupe de personnages très typés shonen pur et dur avec des looks improbables et des personnalités baroques fait assez bizarre. Ce Nouvel Espoir se fait appeler William Minerva : chance ou piège ? Remember Matrix ! FIN SPOILERS
La série la plus proche que je connaisse c'est "Le Couvent des damnées" : elle avait su s'arrêter à temps malgré une fin un peu précipitée, en laissant en plus un porte ouverte sur une suite qui serait trop cool (les adolescentes victimes du système désormais adultes et en charge de transformer le système ou d'en mettre un nouveau en place). J'espère que les auteurs savent où ils vont, parce qu'ils ont fait pas mal de foreshadowing, donc si font des virages brusques juste pour surprendre, ça peut mal tourner hein… Croisons les doigts !
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