AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de StCyr


StCyr
16 novembre 2023
Premier tome d'une vaste trilogie visant à insuffler une ardeur nationaliste aux polonais par l'évocation des grandes heures de leur histoire, Par le fer et par le feu, est publié en 1884, alors que la Russie, la Prusse et l'Autriche se sont partagés depuis plus d'un siècle les dépouilles opimes de cette nation.

Les quatorze années de paix qui suivent le Traité de Polanów en 1634 constituent la période la plus prospère de l'histoire de la République des Deux Nations, formée par l'union du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie. Son territoire comprend en outre l'actuel Ukraine, l'Estonie, la Lettonie et la Biélorussie. le roman s'ouvre en 1647, alors que Bogdan Khmelnitski, noble ukrainien au service des Deux Nations, s'estimant avoir été lésé dans un conflit de longue haleine qui l'a opposé au staroste Daniel Tchaplinski, fait acte de félonie en attisant les rancoeurs des Cosaques zaporogues - à l'origine, des serfs fuyant dans les steppes le joug de la république des Deux Nations, dont il devient hetman, s'alliant avec les Tatars de Crimée. Sous l'impulsion de ces hordes terribles, la plèbe de l'Ukraine se soulève, massacrant les nobles, les bourgeois et les régisseurs juifs, et c'est finalement une armée disparate, mais bien supérieure en nombre qui s'avance résolument vers les marches de la Pologne, défiant le génie militaire de ses troupes avec à sa tête le non moins terrible Yarema Wisniowiecki.

Animé par un superbe souffle épique et porté par une belle ferveur patriotique, Par le fer et par le feu est un chef-d'oeuvre du roman historique, étudié encore de nos jours par les écoliers polonais. Il a non seulement atteint le but que son auteur s'était fixé, réveiller la conscience d'une identité nationale polonaise, par la célébration de l'héroïsme et la noblesse de coeur de personnages hauts en couleur, mais il continue et continuera, à n'en pas douter, à enchanter des générations de lecteurs, happés par son style enlevé, séduits par l'emploi heureux d'archaïsmes savoureux et la truculence de ses dialogues. Un incontournable, et pas que pour les amateurs de romans historiques, n'ayant absolument rien à envier aux meilleurs productions d'Alexandre Dumas.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}