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Critique de palamede


C'est une vie très extraordinaire que celle du grand-père de Dai Sijie.
Fils de charpentier confectionneur de sifflets pour colombes et premier pasteur chinois de Putian, une ville côtière du sud de la Chine, Yong Sheng avait fait son église de la grande chaumière construite de ses propres mains. Lieu transformé à son initiative en orphelinat au départ des congrégations américaines en 1942 et confisqué au moment de la révolution culturelle pour y installer un pressoir à huile, il y avait vécu l'enfer, condamné à la rééducation par des travaux forcés monstrueux. Des vicissitudes pour Yong Sheng, devenu très vieux, qui malheureusement ne s'arrêtèrent pas là...

Dai Sijie est un conteur hors pair qui nous emporte dans la vie hautement romanesque de son grand-père, de la République populaire chinoise à la Chine de la Longue marche et de la révolution culturelle de Mao qui broient les opposants ou supposés tels. Les images de Dai Sijie (il est cinéaste) sont magnifiques et envoûtantes, tellement sordides aussi qu'elles nous brisent le coeur devant tant de souffrances et d'humiliations infligées aux hommes. Dai Sijie qui ne finit pas sur une note triste ; alors que Yong Sheng se meurt dans des circonstances indignes, il dit encore de son vieil aguilaire calciné : « Mon vieil arbre avait connu toutes les vicissitudes de la vie. Il était mort, avait vécu l'enfer, mais dans les profondeurs de la terre, il était ressuscité. » preuve qu'au seuil de la mort le vieil homme n'avait pas perdu sa foi.
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