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Citations sur L'Évangile selon Yong Sheng (42)

Le forgeron lui demanda pourquoi il avait besoin d’une arme. Il lui répondit qu’il comptait se rendre dans les montagnes du Guizhou, où les terres cultivables étaient des plantations d’opium et où les paysans étaient armés. Quand venait la morte-saison, et qu’ils n’avaient plus grand-chose à faire dans les champs, ils se regroupaient pour attaquer en bandes les voyageurs qui s’aventuraient dans leur contrée. Cette situation étant connue, il parut naturel au forgeron qu’il voulût un fusil pour assurer sa propre sécurité. 
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Le colombier était un riche ouvrage, dont les poutres du toit et les colonnes étaient sculptées et peintes. Chaque compartiment était pourvu d’une porte coulissante rouge corail, le sol était recouvert d’un épais tapis de gazon, et les murs d’une quantité de petits miroirs. À la tombée de la nuit, quand les compartiments s’allumaient, le reflet des colombes, multiplié à l’infini par les miroirs éclairés, les jeux d’ombre et de lumière féeriques sur les colonnes et les poutres sculptées, donnaient l’impression que le bâtiment, échappant à la gravité de ce bas monde, allait s’envoler dans le ciel, et disparaître avec tous ses locataires. 
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... alors que ma colombe avait disparu dans le ciel, un son fin et aigu a retenti. On aurait dit des notes de violon. Puis les sept petits tuyaux ont résonné en même temps, et j’ai eu l’impression d’entendre un concerto d’instruments à cordes. C’était une pure merveille. On ne voyait plus la colombe, seulement des nuages blancs, à l’intérieur desquels se jouait une musique presque miraculeuse. J’étais plongé au cœur de la Voie des Oiseaux, dont nos anciens sages avaient rêvé. Ces oiseaux dont on ne discerne pas la trace, mais dont on devine le passage à l’écho ondoyant de leur vol. 
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Lorsqu’il se réveilla, il ne portait plus le haut cornet d’infamie en papier, mais une plaque de ciment de dix kilos était attachée à son cou.
Au-dessus était collée une feuille, avec ces inscriptions :
Nom du chien : Yong Sheng.
Âge : 55 ans.
Statut : Pasteur contre-révolutionnaire.
Lieu de naissance : Putian.
Adresse : Pressoir à huile de Jiangkou.
Principal crime : Tromperie aggravée. Reproduction secrète de la Bible, avec le sang de sa langue.
Les masses révolutionnaires qui le croisent doivent le molester. 
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... il trouva tout au long du chemin des traces du passage de l’Armée rouge, tels leurs slogans tracés à la chaux sur les murs, qui exigeaient la suppression des impôts trop lourds et invitaient les paysans à se rebeller contre les potentats locaux, que les habitants appelaient « commandants », chacun ayant sa propre armée et sa sphère d’influence.
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 Xiao Ming parlait de ses convictions politiques, comme un homme qui raconte ses histoires d’amour, sans imaginer un instant qu’il ennuie son interlocuteur ; ou comme un qui montre la photo de sa bien-aimée, en ne doutant pas que tous feront l’éloge de sa beauté. 
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Quand la ficelle qui ferme un sac de blé se relâche soudain, les grains se répandent à terre. Il en va de même pour l’être humain. Ses sentiments – ses désirs, ses passions, ses contradictions, son animalité, sa douceur, sa fierté, sa jalousie –, tous ces éléments qui forment son identité, sont contenus dans un sac de peau, fermé par une corde invisible. Ce jour-là, le nœud qui serrait son propre sac fut violemment rompu.
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Assister à une séance de critique n’était pas un acte gratuit. Selon le barème en vigueur, une demi-journée de présence rapportait cinq points à un homme, quatre à une femme, trois aux vieillards, aux malades et aux handicapés. Quant aux cadres non rémunérés par l’État, ils touchaient une prime, en plus de leur salaire régulier. 
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«  Quand la ficelle qui ferme un sac de blé se relâche soudain, les grains se répandent à terre .Il en va de même pour l’être humain.Ses sentiments—-ses désirs, ses passions, ses contradictions, son animalité , sa douceur, sa fierté , sa jalousie ——, tous ces éléments qui forment son identité , sont contenus dans un sac de peau , fermé par une corde invisible.
Ce jour- là, le Noeud qui serrait son propre sac fut violemment rompu ....... »
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Rhinocéros ! Le mot avait une connotation virile, qui parlait tout de suite aux hommes. Quel Chinois n’avait-il pas désiré goûter à la poudre de corne de rhinocéros ? (Cette corne, ils ne la connaissaient qu’en poudre, et seuls quelques chanceux avaient eu l’heur d’en consommer.) C’était le remède le plus cher de toute la pharmacopée chinoise (un gramme valait bien plus qu’un gramme d’or). Pour la première fois, ils découvraient à quoi ressemblait cette précieuse corne, dressée sur le nez du puissant animal, entre ses deux yeux saillants, sombres comme de la boue. 
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