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Critique de Delaetitia


Ce qui est agréable dans ce recueil composé de douze nouvelles, c'est que chaque nouvelle est différente de la précédente. Que ce soit dans la narration, dans le thème ou dans le style. En effet, le lecteur déambule d'un genre à l'autre, du fantastique à la fantasy en passant par la science-fiction.

De plus, la thématique de la mort est abordée avec originalité. Un écrivain converse en tête à tête avec la mort elle-même, personnifiée sous les traits d'une jeune femme, avant de lui conter, chaque nuit, une histoire mêlant la réalité à l'extraordinaire. Il est le fil conducteur qui relient ces douze nuits. de la nativité à l'épiphanie. Ces récits dont la finalité est de retarder l'inéluctable, en charmant la mort, mais aussi de lui démontrer les bizarreries de la vie. Et chaque nuit, assise au pied du conteur, la mort revient pour écouter. L'écriture y est poétique, envoûtante et bien maîtrisée.

Léa Silhol ouvre le bal avec « Assassin », un écrivain possédant un miroir qui le mène au bord de la folie. « le lied d'Intransigeance » et « Lucifer Opiomane » ont la saveur de la littérature du XIXe et de son style décadent. L'une nous amène dans l'univers du grand opéra de Vienne et d'une cantatrice au destin tragique tandis que l'autre nous égare dans les fumées chimériques d'une discussion entre un jeune homme et un Lucifer aux allures de Dorian Gray. « Sur la terre comme au ciel » se tourne vers la SF : la science met au monde une créature angélique qui n'est pas sans conséquence. Dans « Dialogue avec les ombres » et « Nos funérailles », l'amour et la mort sont intimement liées. La première est teintée de deuil avec en toile de fond un chat qui perce l'invisible. La seconde, plus terrifiante, mène dans un élan de folie et d'amour, un couple à une mort atroce. Retour à la SF avec deux récits, « L'ordalie des matriarches » qui relate un lien entre soeurs mis à mal par une froide société matriarcale autoritaire et « Xolotl » qui narre à la façon d'un conte, la relation entre une enfant et une créature extraterrestre offerte par un père aimant. Poursuivons avec une histoire vampirique « Discours direct : un baiser de vampire », le lecteur assiste à la transformation d'un jeune couple en vampires. « Maillon d'une ancienne chaîne » a des accents d'Indiana Jones. En effet, une équipe de chercheurs découvre un tombeau égyptien inviolé et qui cache des secrets oubliés. Suivent deux dernières histoires tournant autour de la mythologie. Dans « Une Hécate et son chien », un homme croise la route d'une sibylle accablée d'un lourd fardeau et dont elle cherche à échapper. « de nuit, de glace, d'argent » est la rencontre étonnante entre une jeune mortelle et la mort à la beauté troublante.

Nous refermons ce recueil sur « Fins de siècle », une longue postface aux airs de confidences. Léa Silhol y décrit la naissance de ses nouvelles et cette passion pour l'écriture qui l'anime tant.
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