AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de thimiroi


Les Monades urbaines ou "le meilleur des mondes" selon Robert Silverberg...

Comment rendre heureux 75 milliards d'êtres humains ? Comment concilier utopie et surpopulation ? Robert Silverberg nous propose une réponse dans Les Monades urbaines.
Le titre américain du roman est « The World inside » ; le « monde à l'intérieur », c'est à la fois la société à l'intérieur de la monade urbaine 116, un immense immeuble de trois mille mètres de haut peuplé de presque neuf cents mille habitants, et les individus qui composent cette société.
Silverberg nous fait découvrir tout le ressenti de quelques habitants de cet univers singulier grâce à une écriture d'une rare sensibilité  : Charles qui fait découvrir la monade avec enthousiasme à un visiteur venu de Vénus, Aurea qui redoute d'être obligée de la quitter, Dillon le musicien virtuose, Micaël qui souhaite découvrir le monde extérieur, Sigmund le jeune surdoué qui côtoie les dirigeants de ce monde clos...
Bien qu'enfermés dans cet univers vertical, les habitants y semblent heureux : ils vivent dans une aisance relative, travaillent modérément, jouissent d'une totale liberté sexuelle. Mais cette société se caractérise par une politique nataliste aberrante : plus on a d'enfants, plus on est considéré !
En outre, cette apparente utopie révèle des failles inquiétantes : le pouvoir des maîtres de la monade ne repose sur aucune légitimité, hommes et femmes se doivent d'être sexuellement disponibles à quiconque le souhaite, les individus insatisfaits sont supprimés sans possibilité de se défendre DANS LA PLUS COMPLETE INDIFFERENCE et, plus inquiétant encore, les personnes âgées sont étonnamment absentes de cet univers, à quelques exceptions près (les maîtres de la monade). QUE SONT-ELLES DEVENUES ? Dans un monde qui n'accorde de crédit qu'au fait d'engendrer et d'élever les enfants, l'existence des personnes âgées ne semble avoir aucune justification…
Quant au monde extérieur, les eaux ont monté et les anciennes cités ont disparu, il n'y a plus d'animaux, plus de nature sauvage, rien que d'immenses plantations, des plantations qu'il faut sans cesse étendre pour nourrir la population croissante des monades : jusqu'à quand ? Tôt ou tard, même si l'échéance est repoussée, il y aura trop de bouches à nourrir : les monades ne seront plus correctement approvisionnées, l'utopie se transformera en cauchemar…

Un univers et des personnages qui ne se laissent pas facilement oublier.
Commenter  J’apprécie          727



Ont apprécié cette critique (66)voir plus




{* *}