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Critique de popie21


Éva Silvio c'est le pseudonyme de…, d'une très chère amie babéliote. Pas une raison pour faire du copinage mais bien sûr que j'ai voulu lire son premier livre, je me suis même jetée dessus !

C'est un témoignage édifiant, un morceau de vie d'une femme pleine de bonne volonté et désireuse de se mettre au service des autres. de l'empathie et de l'énergie à revendre, elle décide de devenir infirmière. Sur le papier, c'est un beau métier, l'un des plus beau peut-être. Mais dans la pratique, c'est devenu une toute autre histoire, un vrai sacerdoce, il faut y croire pour le pratiquer.

C'est un constat, jamais amer et bourré d'autodérision, sur ce métier et sur ceux qui le pratiquent. le constat d'une profession soumise aux règles du marché, où les patients deviennent des numéros, où les horaires s'étendent bien plus que le salaire, où l'on doit produire du soin à la chaîne et savoir être multitâche pour pallier au manque de personnel et aux absences. L'absence qui survient quand les soignants à bout de forces, à force de lutter, cassent la corde sur laquelle ils tirent depuis trop longtemps.

Éva Silvio nous dit tout, nous montre tout avec une grande sincérité et beaucoup d'anecdotes rigolotes qui aident à faire passer la pilule que doit avaler chaque jour le personnel de santé. Il en faut du courage pour résister à ce rythme, quand on aime ses patients et qu'on n'a pas de temps à leur consacrer, quand on aime son métier mais qu'on a pas les moyens de l'exercer correctement, quand les contraintes deviennent tellement grandes que la seule issue pour ne pas se perdre soi-même est de raccrocher la blouse.

Je comprends mieux à présent pourquoi cette amie me paraît toujours être branchée sur secteur, pourquoi elle cavale encore et toujours comme le petit lapin aux piles Varta – cherchez pas les jeunes, il n'existe plus ;-). Elle court, elle court l'infirmière, elle court tellement vite pour moi, que j'avoue m'être un peu perdue parfois entre les noms des collègues, celui des patients, les spécialités exercées, les tensions, les transmissions, les démissions et les rémissions. Mais je ne suis pas infirmière moi, jamais je n'ai eu à exercer un métier aussi exigeant, qui demande d'être toujours à cent pour cent, toujours à cent à l'heure. Déformation professionnelle oblige comme le dit Éva, quand on est infirmière, quoiqu'il arrive, on le reste pour toujours.

Bon et ben donc, même si c'est ma copine qui l'a écrit, j'ai beaucoup apprécié ce livre et c'est avec plaisir que j'ai lu ce témoignage bourré de tendresse et d'humour ; j'en admire d'autant plus son auteure. Ceux qui la connaissent retrouveront son style inimitable, jamais à cours de bonne humeur et de jeux de mots, elle qui après avoir soigné tant de maux retrouve enfin sa sérénité dans l'amour des mots. J'espère que beaucoup d'autres la découvriront et sauront l'apprécier. En tout cas après cette lecture, plus question d'oublier de dire merci à tous les soignants avant de quitter sa chambre d'hôpital.

Merci Jmlyr, merci "la fermière", merci l'infirmière !
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