«
Elle court, elle court, l'infirmière .Elle tue le temps, et même quand elle en a , elle court encore .Son métier l'a trop habituée .Elle ne pourra plus jamais s'arrêter .... »
« Je ne veux plus entendre crier toute la journée les mêmes mots, les mêmes paroles, qui me rappellent que demain je serai peut - être ainsi . »
Deux extraits de ce récit que chacun devrait lire ....
Lu d'une traite avec attention, ce « récit - témoignage »vivant, complet , vibrant, pétri d'humanité , ne cache rien des hésitations , de la force de volonté , de la longue expérience enrichissante, en de multiples domaines : (chirurgie orthopédique , pneumologie , cancérologie , EHPAD .)...et j'en oublie, de la lucidité , de la fatigue, de l'usure, du découragement , du désir de lisse, de l'épuisement , du mal de dos, de C ....Pseudo Eva, mon amie littéraire qui a eu la grande gentillesse de me l'envoyer.
Personne n'imagine le quotidien aberrant de ces infirmières patientes , souriantes, à toute épreuve , taillables et corvéables à merci , ces aides- soignantes accueillantes , sérieuses et consciencieuses, ces coordinatrices que l'auteure n'oublie surtout pas de valoriser .....
Elles courent , elles courent , ces soignantes exemplaires en EHPAD affrontant jour après jour: insultes au quotidien , coups de pieds , pression insupportable, infinie , fin de vie , agressivité , éclairs lumineux de lucidité ...parfois,...
On fait connaissance avec monsieur Boulon, madame Oh, la la , Oh, la la , madame F..... et bien d'autres...
On apprend beaucoup au fil des pages : procédures de formation, recrutement, partage d'expériences professionnelles difficiles , Incompréhensions d'une administration tatillonne , méfiance , engagements de ne rien divulguer, comparaison entre services, manque d'effectif récurrent , solitude du week- end , conditions d'exercice limites,
détails des soins parfois barbares , toilettes du matin et pansements ,riches et enrichissantes allusions à
Elisabeth Kübler- Ross , psychiatre renommée qui accompagna des centaines de mourants et pensait qu'il existait une vie après la mort ...
L'écriture n'est pas enfantine , non, pas du tout, spontanée, réaliste , touchante et agréable .
Dans sa sincérité absolue, Eva ne nous cache rien même ses promenades aux côtés de son grand - père ( décédé trop tôt) dans les hauteurs
Du Mont - Ventoux , il n'était que « douceur et bonhommie enveloppé de cent - vingt kilos de gentillesse » .
Les anecdotes amusantes et le surf , la couse à pied , les tartes du grand - père allègent la partie médicale même si le passage à propos des cancers du sein ( pour des raisons personnelles et familiales) m'ont à la fois sincèrement interpellée , émue , ( Terrible) , par la merveilleuse empathie et compréhension dégagée par Eva .
Ah, « ce n'est pas un métier très sucré » nous dit elle , mais on reste infirmière à vie... N'est ce - pas!
Le lecteur curieux , ébahi, enchanté , emporté par tant de sincérité , de courage, de dynamisme de bel humour se laisse entraîner par cette énergie créatrice , cet allant toujours généreux, ce besoin de faire bouger un peu les choses , si vivifiant comme l'air et les vagues de l'océan , Eva .
Bravo, bravo, Un pur moment de bonheur , je souhaite que chacun puisse lire ce livre émouvant, riche d'humanité et d'enseignements .....
Ah !« La salle des plaisirs du palais » et « le monte- escalier . »
L' oeuvre aboutie d'une « Belle »personne qui a vécu moult péripéties....En vivra encore énormément grâce à son nouveau métier ouvert aux autres ,...
peut- être de plus légères ....
Encore merci pour l'envoi et ta confiance , Eva !