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Critique de Siroccco


Betty est le constat que fait une femme de s'être trompée de vie, constat dont elle a été néanmoins complice pendant une dizaine d'années, en pleine conscience, ne sachant pas réellement comment faire autrement. Issue de couches modestes et rurales, elle s'est retrouvée, par son mariage, embarquée dans une famille de la haute bourgeoisie, tout en sachant qu'elle acceptait ainsi de ne pas vivre ses véritables aspirations. Mais de vraies questions sont posées à travers ce petit livre, sur la condition féminine (écrit en 1960) de l'époque, à travers divers exemples justes effleurés, mais qui constituent l'atmosphère du livre : ce personnage d'orpheline à la campagne, fille à tout faire et à soulager la gent masculine par la même occasion; l'absence de prise en main de sa destinée par Betty car, dans ces familles de "la haute", c'est l'homme qui décide et la femme doit jouer parfaitement un rôle qui lui est de toute éternité dévolu (voir le tome 2 du deuxième sexe de Simone de Beauvoir), l'instinct maternel qui, après tout ne tombe pas obligatoirement du ciel comme on voulait nous le faire croire, le personnage de Laura qui n'est pas "Laura" mais qui fut "la femme d'un grand médecin" puis "la maîtresse de Mario", et qui, quand son existence n'est plus justifiée par un homme à ses côté préfère mourir (d'ailleurs on ignore comment et pourquoi elle meurt, mais elle meurt de se retrouver seule et certainement pas par chagrin d'amour), etc... Donc plusieurs femmes dans ce livre, qui sont ou transparentes, ou inexistante, en tout cas perdues. Betty elle-même redevient une sorte de quelqu'un en devenant à son tour "maîtresse de..."
Donc un livre intéressant, une étude psychologique légère et constante, une atmosphère tristounette de rues, de bars et clubs baignée d'alcool, de frustrations et de sexe d'un soir, malhabile et qui débouche sur un grand vide, parfois des longueurs, et une simplicité dans le style pleine de profondeur (simple mais pas fade!)
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