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Critique de Roberte53


Sans avoir eu vraiment le temps de se connaître, Emile et Berthe se marient, plus par nécessité que par amour, afin de poursuivre la gestion d'une auberge qu'ils ont reçu en héritage, à La Bastide, près de Cannes. le restaurant tourne à plein régime, notamment l'été avec l'arrivée des touristes, mais pour le couple les relations intimes vont s'espacer jusqu'à devenir inexistantes et laisser place à un quotidien morose et froid. Faisant preuve d'un comportement autoritaire et tyrannique, Berthe ne fait pas l'unanimité autour d'elle et Emile en subit lui-aussi les conséquences. Se sentant délaissé et frustré sur le plan sexuel, Emile jettera son dévolu sur Ada, une jeune serveuse peu farouche qui lui apportera l'affection et la chaleur qui lui font défaut. Berthe les surprendra et n'aura de cesse de malmener Emile, jusqu'au jour où il décidera d'éliminer sa femme, en élaborant un plan diabolique…

L'originalité du récit tient dans le fait que le nom de la victime est connu dès les premières pages du roman. Puis progressivement, on découvre le mobile du meurtre, et toute la subtilité de l'histoire se construit dans les explications que Georges Simenon s'emploie à détailler pour faire prendre conscience aux lecteurs de l'ampleur du drame qui est en train de se jouer. C'est un compte à rebours de l'histoire du couple qui défile sous nos yeux, un retour dans le passé, depuis l'enfance jusqu'à leur rencontre fortuite dans cette auberge, leur mariage puis leur descente aux enfers…
En fin psychologue, le romancier décrit parfaitement les conséquences du machiavélisme de l'être humain lorsque son esprit est accaparé par des pulsions meurtrières qu'il ne peut maîtriser. Un mécanisme implacable se met alors en place, qu'il est incapable de contrôler et qui le pousse inexorablement à commettre l'irréparable.

Tout au long du récit, Georges Simenon s'évertue à prouver que c'est bien Emile la victime de Berthe, et non l'inverse, ceci dans le but de nous amener à reconsidérer les torts du coupable dans un épilogue qui laisse tout de même planer le doute sur l'identité réelle de la victime : Berthe ou Ada ? Un roman de réflexion sur la capacité de nuisance des êtres humains, son étendue et ses conséquences.
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