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Critique de Eric76


Pour sa toute première irruption dans le monde romanesque, Maigret apparaît tel qu'il est désormais ancré dans notre imaginaire.
L'homme est déjà lourd et épais. Sa silhouette énorme remplit toutes les pièces dans lesquelles elle se trouve. Rien ne peut en venir à bout, rien ne peut la digérer. Elle détonne, elle surprend, elle dérange, que ce soit dans un hall de gare bondé, dans un hôtel grand luxe, ou dans le plus sordide des bouges parisiens.
Tout se rapetisse et perd de sa consistance au contact de ce géant débonnaire.
Maigret est d'un seul bloc. Son calme anormal inquiète et rend mal à l'aise. Son entêtement, son opiniâtreté est capable de déstabiliser, d'ébranler les adversaires les plus forts, les plus malins, les plus retors, les plus tortueux.
Maigret est ce genre d'homme à rester une nuit entière dissimulé sous un porche, son éternel pipe au bec, à attendre patiemment celui qu'il veut confondre.
Ils ont tué un de ses collègues. Presque un ami. Maigret, la rage au coeur, n'aura de cesse de poursuivre ses assassins : des hommes de l'est, aussi frêles, souples et sveltes que lui est épais, lourd et lent.
Maigret les traquera sans relâche et sans haine, avec une détermination farouche, dans l'aube grise, dans les rues hachurées par la pluie, sous les ors des grands hôtels de luxe, ou dans des ruelles boueuses ; il les traquera jusqu'à ce qu'ils demandent grâce.
Il y a dans le regard fatigué de Maigret, dans son silence bourru, dans sa lenteur de gros mammifère repus, une humanité, une bonté et une bienveillance qui vous saisit et vous touche.
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