AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cecilit


Impression mitigée . Parce qu'on espère un livre à suspens, à actions, à du fantastique mêlé à du policier , tout cela sur fond gothique ..Cest tout cela ....mais en même temps que les 600 premières pages ont été dures à tourner (hormis le passage dans la Ville d'En Dessous) ! Ces longs passages sur l'oeuvre de Dickens (mon ignorance à ce sujet ne m'a guère aidée), j'ai persévéré car la plume de Dan Simmons est belle , et puis ... la magie a opéré et j'ai compris où il voulait nous emmener . A ne pas conseiller donc aux impatients , à ceux qui veulent de l'action à chaque page,c'est une longue imprégnation sur la Jalousie, la Rivalité dans la Création jusqu'à la Folie : Impressions après lecture en juin 2013

Piquée par la curiosité, je me suis lancée deux mois après dans la lecture de "La Dame en Blanc" de WW Collins. Et là, merveille , j'y trouve tout ce que j'aime tant au niveau de l'époque que de l'intrigue. Alors, rien que pour cela, et surtout pour cela, merci à d'Simmons de m'avoir fait découvrir WW Collins un grand, que dis-je, un génie de la littérature anglaise !!!

Suite à la lecture de Pierre de lune de WW Collins (ne vous impatientez pas, il y a toujours un rapport avec Drood) :
Décidément, Drood de D. Simmons est bien un hommage WW Collins: ce dernier est partout présent au travers, par exemple, du personne de Groseille, petit gamin des rues, "en apprentissage avec le grand Inspecteur Field pour devenir un grand détective privé", jumeau ou double de Groseille, petit personnage de Pierre de Lune, également gamin des rues employé chez un notaire pour faire quelques menues courses. Ces deux Groseille doivent leur nom à leurs yeux proéminents "comme deux billes dans un coquetier" (Drood) " qui se déplaçaient si vite que l'on s'étonnait qu'ils puissent rester dans leurs orbites" (Pierre de Lune).

Pour aller plus en profondeur et mieux appréhender Drood, lire absolument l'excellente et très instructive préface de Michel le Bris (directeur du festival littéraire de Saint Malo "Etonnants voyageurs" ) -en intro des oeuvres de WW Colins aux Editions Libretto" -
Extraits :
Quand il lui fit lecture de l'intrigue de son roman à venir, Dickens ne marchanda pas son enthousiasme - et s'avoua sidéré par son habileté ; même lui, rompu à toutes les ruses, n'avait pas réussi à en deviner le dénuement! " Il m'a prédit plus d'argent et de succès avec cette histoire qu'avec tout ce que j'ai publié auparavant", s'empressa d'écrire W Collins à sa mère, le 5 avril 1856. Avant d'ajouter, ce qui résume bien les rapports complexes qu'il commençait à entretenir avec son ami et mentor : "Surtout, n'en souffle mot à quiconque : si mes bons camarades venaient à savoir que j'ai lu mon idée à Dickens, sois sûre qu'à la parution du livre, ils chuchoteraient partout que tout ce qu'il y a de bien dans le livre vient de lui"
..............
Longtemps, il fut de bon ton , dans les biographies de Dickens, de minimiser cette amitié et l'étendue de leur collaboration -l'édition de leur correspondance et les études récentes apportent là-dessus une lumière nouvelle.Où l'on voit Dickens harceler littéralement Collins pour que celui-ci l'accompagne, écume en sa compagnie Haymarket et Regent's Street, alors célèbres pour leurs bouges et leurs prostituées, le rejoigne jusque dans ses voyages à l'étranger ou sur ses lieux de vacances, écrive avec lui, travaille à la revue... Au point que l'on se demande par quelle débauche d'énergie Collins réussit à produire son oeuvre propre.
............
Il fallut trois années à Collins pour venir à bout de Basil. Et encore au prix d'une rare obstination , écartelé qu'il était entre Household Words, dont il devenait un vrai pilier, et les exigences de plus en plus pressantes de Dickens. C'est presque quotidiennement qu'on pouvait les voir déambuler, , l'un, petit, volubile, aux allures de hibou ébouriffé, engoncé dans vêtements aux couleurs tonitruantes, l'autre grand et mince, sombre, aux airs de capitaine de vaisseau.. un tourbillon dont Collins avait d'autant plus de difficultés à se déprendre que Dickens l'obligeait à vivre sur un grand pied, avec la conséquence de devoir multiplier articles et nouvelles pour s'assurer des rentrées rapides.
..........
A la lecture du projet de son ami, Dickens réagit avec enthousiasme, l'encouragea à poursuivre toutes affaires cessantes, lui prédit le plus grand succès- et... s'ingénia par tous les moyens à l'empêcher d'écrire pour son propre compte, s'efforçant de l'enchaîner à la revue, l'accablant, sous les protestations de l'amitié, de propositions de travail en commun ; n'était-ce pas, répétait-il , le reconnaître comme un égal ? Période étrange, de vraie amitié et de jalousie naissante, où le protégé d'hier entend prendre son essor, tandis que le protecteur le serre dans ses bras pour l'empêcher de déployer ses ailes.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}