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Critique de Pujol


Ces deux tomes sont de pures merveilles : une galerie de personnages fascinants qui nous emportent dans leurs violences, leurs passés de meurtriers ou de victimes.

Les uns, tels des reptiles, sont cachés parmi nous et s'infiltrent dans nos cerveaux afin de nous manipuler et de nous "pousser" à les servir de quelque façon que ce soit.

Les autres, ont déjà subi ce viol mental et tentent par "tous les moyens" de retrouver leurs tortionnaires et de les supprimer de la surface du globe.

On assiste alors à une course-poursuite sanglante où le "talent" monstrueux de ces hommes et de ces femmes se déchaîne, transformant des quartiers entiers en zones de guerres.

Ce "pouvoir" a déjà été décrit et utilisé de nombreuses fois dans la littérature de science-fiction et le lecteur pourra se demander où est l'originalité là-dedans...

Elle est dans "tout le reste". On se délecte de ces individus à la violence froide qui se réunissent entre eux, comparant avec délectation leurs exploits respectifs, "festins" macabres, médiatisés ou non. Une aristocratie du mal qui se joue du reste de l'humanité entre Vienne et le Sud des Etats-Unis, entre thé et petits-fours, entre Ségrégation et Seconde Guerre Mondiale.

Dan Simmons fait preuve de tout son talent dans la peinture chirurgicale des affrontements, des corps qui souffrent, se criblent, se délitent. Il est dans le détail mais aussi dans la construction, avec des actions et des récits parallèles, des flash-backs, des histoires qui s'imbriquent dans le temps et l'espace.

Bref, un plaisir presque coupable à la lecture de cette brutalité, de cette animalité qui en vient à soulever de nombreuses questions en nous :

cette fascination qui nous empêche de poser ces tomes et nous les fait enchaîner sans reprendre notre souffle, n'est-elle pas un miroir de ce qui se passe dans le récit ? A savoir, des prédateurs qui sentent encore la charogne de leurs tueries passées mais qui attirent à eux les moutons, invariablement, obstinément, terriblement.

L'odeur du sang nous attire, tout aussi sûrement.

Proie potentielle qui rêve de devenir le chasseur.

Victime sur le point de basculer dans le camp du bourreau.

Génial. Horriblement génial.
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