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Critique de Azzyraphale


Dan Simmons est souvent considéré comme le fils spirituel de Stephen King, mais à l'instar du maître de Bangor, il ne se cantonne pas aux récits d'épouvante. Comme par exemple dans ce recueil de nouvelles, ou il nous livre des visions de futurs souvent effrayantes, parfois loufoques, mais toujours intéressantes.

« le Styx coule à l'envers » par exemple, se déroule dans un futurs ou la science a vaincu la mort. Pour ceux qui le veulent. On enterre les morts comme avant, mais le soir, des Résurrectionnistes sonnent à votre porte, accompagné de l'être que vous avez perdu. Mais celui ci n'est plus que l'ombre de lui même, une ombre muette. Vous ne retrouverez que sa présence.

Dans cette nouvelle, on a le point de vue d'un garçon d'une dizaine d'année, qui vient de perdre et de retrouver sa mère. Sa vie change alors, considéré comme un paria, il est obligé de fréquenter une école Résurrectionniste, de partir en vacances avec des Résurrectionnistes…est-ce que son père à fait le bon choix en faisant revenir sa femme ? Une intéressante réflexion sur la Mort et les limites de la science.

« Passeport pour Vietnamland », ou comment l'Amérique toute-puissante va en famille revivre la guerre du Vietnam. Et pour quelques suppléments adressés à la bonne personne, ils peuvent même recréer des scènes de torture. Bien sur ce n'est pas grave, les Viets ne sont que des automates…quoique drôlement bien faits…

« Métastase » se rapproche plus de la nouvelle d'horreur, mais le thème est intéressant. Dans son introduction, Simmons fait le parallèle entre la peste du Moyen-Âge (qui tuait 1 personne sur 3 voire 2) et le cancer du XXéme siècle (qui tue une personne sur 6 voire 5…). Partant du fait que les chercheurs ne parviennent pas à trouver l'origine de cette maladie, Simmons à pensé à une cause extérieure…

« Mémoires privés de la pandémie des stigmates de Hoffer », ou comment la comédie Divine de Dante se passerait de nos jours…Comment les vices de chacun apparaîtraient sur leurs visages grâce aux déformations grotesques…la corne charnue de l'adultère, les verrues de Barrabas de la corruption, les maxilles de la Mante religieuse dues au racisme embryonnaire…Une humanité nouvelle du jour au lendemain. Mais qu'en est-il de ces enfants, pas encore pubères et pas encore déformés ?

« Mes copsa Mica », une nouvelle/essai sur le thème du cancer. Simmons fait le parallèle entre l'horreur de « Madame Bovary », celle de la pollution industrielle, le cancer qui a emportés ses parents, celui de Gaia…Un texte sombre, intelligent…mais pas vraiment gai.

Un recueil de nouvelles inégales, les petits bijoux côtoient les nouvelles plus classiques, des textes d'horreur pure succèdent à des proses émouvantes. On peut même trouver un texte gore à la « Braindead » avec en trame de fond, une critique du système scolaire américain… Les réflexions de Simmons sont intéressantes, et les introductions aux nouvelles expliquent le point de vue de l'auteur. Des nouvelles empreintes d'humanité. Surprenant.
Lien : http://www.bibliazzy.com/le-..
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