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Critique de Ambages


Je te déteste. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai écrit. Jamais dit, tu le reconnaitras. le contraire, je ne sais pas… En toute conscience.

« Pardonner, haïr, aimer, les vagues disent toutes ces choses dans un bruit confus. »

Il y en avait tellement d'autres dans la pile, pourquoi celui-ci ? « le prochain amour » Pourquoi, les yeux fermés, est-il venu dans mes mains ? Cette semaine ? J'avoue que ce mystère résume tout de cette rencontre improbable, inespérée, de ce gouffre puissant qui animait mes jours où j'étais à l'unisson avec ton esprit. La nuit j'étais dans tes bras.

« …légendez la planète de vos amours, de vos cris, de vos écrits. Légender, c'est prendre le risque de la parole et raconter sa propre histoire enchevêtrée dans celle des autres. »

L'un dans l'autre, expression qui nous convenait à merveille, nous étions bien, non ? Et voilà que tout s'arrête pour mieux recommencer ? Comment se peut-il qu'un amour puisse être fait d'odeurs, de chair et d'esprit scriptural ? Il manquait sans doute l'unisson du temps. Une vie dans deux espaces qui se retrouvent le temps d'un instant, le temps qu'une étoile filante laisse tomber sa poudre d'or sur des corps qui seuls savent se parler. L'oralité n'est que saveur, goût d'une peau en sueur, il lui manque le bruissement des mots qui ne se laissent aller qu'à la réflexion posée de l'écrit. Une désynchronisation qui tue à petites échéances ce que chacun cache au fond de lui. Oh mon Maître que ne suis-je la maîtresse de vos sens ? Cet abîme où nous fondions nos êtres dans un foudroiement ultime, où chaque parcelle de l'autre révélait tellement plus que ce que nos pauvres mots étaient capables d'ânonner. Des barrières temporelles que nous ne voulions pas voir dans ces moments de grâce, finissaient toujours avec l'horloge des heures fuyantes par nous contenir dans cet îlot que nous savions suspendu dans le temps. « On idéalise toujours l'amour en l'associant exclusivement au plaisir » mais qu'il est dommage de ne pas avoir pu aller au-delà, vers « ce réseau indicible qui unit deux êtres à travers les espaces du monde » C'était pourtant si évident notre rencontre, non ? nous nous étions déjà rencontrés pour que cette symbiose n'ait pas le temps de s'installer puisqu'elle nous préexistait sur cette place de la Bastille. Lieu de prison. Je le suis et le resterai, mais ces barreaux ne seront visibles de personne. « La peau, le glissement, la caresse… Je suis seul face au ciel. Hier encore il y avait l'attente, la réjouissance, l'anxiété, il y avait de la vie et de la mort qui s'enlaçaient, donnaient deux versants au cours des choses… »

Alors je ne sais plus que faire. Qu'attendre. Evidemment un ami. Et l'amour, cette chose impénétrable qui fait la lumière des étoiles et le souffle du vent, devant un clair-obscur. Mais je suis heureuse. Triste mais heureuse. Peut-être l'un ne va pas sans l'autre d'ailleurs. Ah oui, j'oubliais, le prochain amour, je te le conseille. Je ne te propose pas de te le donner, hein ? même si le coeur y est.

« Que les couloirs dérobés où se jouent les amours et se nouent les amitiés ramènent forcément à la lumière, afin que chacun puisse reconnaître l'élégance de ceux qui ont su, en silence, écouter. »
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