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Critique de Bouteyalamer


Claude Simon: Les corps conducteurs (1971)
L'homme malade, l'avion, le parlement, les amants, Orion, les listes anatomiques ou zoologiques: chainage morcelé d'une collection d'images et de sensations, magma d'où le sentiment et la logique sont exclus. Seul lien dans cette dizaine de thèmes: nous sommes en Amérique du sud. Peut-être un autre lien ténu: ces mentions fugitives d'une masse grisâtre et envahissante. La narration est au présent, sans transition ni paragraphe, donnant une impression de hâte. Un grand soin est donné aux descriptions, en particulier celle des couleurs: "Seule une mince ligne droite, comme tirée au cordeau, s'étire à l'infini, un peu à l'intérieur des terres et à peu près parallèle à la direction générale du rivage, s'infléchissant parfois pour contourner une dune trop haute, puis filant de nouveau, absolument rectiligne, ne venant apparemment de nulle part, ne conduisant nulle part, à travers les roches calcinées, les sables, les terrifiants espaces nus couleur de soufre, de fer ou de rouille".

Les gens et les choses sont traités sans humanité, ni causalité ni message. Comme dans les affiches lacérées de Villeglé, on ne sait pas ce que l'auteur attend du lecteur/spectateur. Est-ce maîtrise ou mépris des formes et du plaisir de lire? Cette radicalité disparaîtra dans les Géorgiques (1981).
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