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Critique de Sachenka


Isaac Bashevis Singer, avec ce receuil de contes traditionnels, a recréé l'univers de sa communauté ashkénaze. Ces juifs de Pologne, de toute l'Europe de l'Est, ils commencent à devenir familiers. Mais on n'y retrouve pas que les habituels (archétypes) du sage rabbin et marchand véreux, versant dans le pittoresque. On rencontre d'abord Naftali, un passionné de livres, qui se promène pauvrement de villes en villes pour vendre ses bouquins, parfois même les donnant aux touts petits. C'est différent (de ce que j'avais lu) et touchant.

Ceci dit, Singer n'idéalise pas. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, il est expert dans l'art de la dérision, de l'humour absurde. Par exemple, ce conte des sages qui discutent, se perdent en palabres (sans vraiment s'écouter) quant à un possible endroit où l'on pourrait vivre éternellement. Ou bien celui des sots de Chelm qui s'en prennent à une carpe, condamnant le poisson à mourir… noyé ! Vraiment drôle. D'autres relèvent plus du folklore, dont celle avec le lantuch (une sorte de lutin) qui vient en aide à une famille appauvrie.

Toutefois, l'histoire qui m'a le plus attendrie, c'est Un soir de Hannukah à Varsovie. Ce petit garçon, surprotégé et qui, la première fois qu'il a l'occasion de rentrer seul chez lui en revenant du heder, se perd dans la ville, hors du quartier de sa communauté. Toute une épreuve pour un petit bonhomme, je pouvais ressentir sa joie et sa détresse. C'est un portrait saisissant de vérité auquel plusieurs peuvent s'identifier, mais il n'est pas sombre : l'auteur ne verse pas dans le mélodramatique.
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