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Critique de Renod


Clovis Mérouilleux tient une librairie d'occasion à Gisors. Dans sa boutique, les livres sont classés par genre. Les classiques et les romans-romans (ceux dont les auteurs passent chez Apostrophe) sont mis en avant dans les premiers bacs. Les casiers suivants contiennent des polars et des romans d'espionnage jaunis et poussiéreux. Les habitués savent retrouver les ouvrages licencieux dissimulés sous de vieux exemplaires du «Petit journal».
Germain Gouyande est un client régulier du bouquiniste. Mérouilleux, qui ignore son nom, le désigne sous le sobriquet de « l'albinos » car il se singularise par ses yeux rouges, sa barbe et ses cheveux blancs. En revanche, dans une petite ville où la plupart des gens se connaissent, ils savent que c'est un ancien policier qui complète sa retraite en travaillant comme vigile. Ce matin-là, l'homme choisit quelques polars, deux pornos et un roman-roman choisi au hasard. C'est un livre de Françoise Sagan au milieu duquel est intercalée une carte au message troublant : « je sais que vous avez tué une femme ». Une missive très désagréable quand, comme Germain Gouyande, vous avez un crime sur la conscience. le soir même, terrassé par une crise, il s'effondre sur la moquette de sa chambre. Aline, sa veuve, requiert l'aide de Jo - un ami et voisin du couple, lui aussi inspecteur à la retraite – pour résoudre ce mystère : pourquoi ce billet accusateur, qui avait des milliers de chances d'atterrir ailleurs, arrive-t-il exactement dans les mains d'un criminel ?
Les premiers chapitres sont un régal de cocasserie franchouillarde. Siniac excelle à dépeindre ces scènes de la vie de province. Mais une fois l'intrigue posée, le récit se dégonfle. Les personnages comme le lecteur se perdent à tenter de résoudre une énigme sans queue ni tête. Quant au dénouement… il surprend mais il n'est pas à la mesure du savoir-faire de l'auteur qui nous a habitué à des mécaniques autrement plus redoutables. Malgré cette petite déception, « des amis dans la police » est plein de passages savoureux. Et cette intrusion dans l'échoppe poussiéreuse d'un bouquiniste est l'occasion pour l'auteur d'adresser des hommages et des clins d'oeil à la littérature, qu'elle soit de mauvais genre ou de haute tenue.
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