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Critique de CzarnyPies


"L'égyptienne" de Gilbert Sinoué est en même temps un bestseller de bas-étage qui raconte les amours de Shéhérazade une belle femme de la communauté grecque catholique et l'épopée de l'Égypte aux époques de la Révolution française, des guerres napoléoniennes et des soulèvements nationalistes au sein de l'empire Ottomane. Au début les deux composants de roman semblent être mal collés ensemble, Sinoué réussit finalement à les intégrer dans une véritable saga ou épopée de son pays natal.
Sinoué insiste constamment qu'il présente l'histoire une histoire nationale. Il présente la liste des livres d'histoire qu'il a consultés. Il place entre six et douze notes en bas de page dans chaque chapitre qui donnent de l'information supplémentaire sur les événements mentionnés ou qui identifie la source des versions des faits présentées. Même un lecteur comme moi qui avais lu une douzaine de livres d'histoire égyptienne apprend beaucoup. de tous les auteurs, c'est Sinoué qui a le plus clairement expliqué les rapports de force entre l'empire ottomane (La Porte) et sa province Égypte et comment la Porte s'est servi de la diplomatie afin de s'assurer que la France, l'Angleterre et la Russie n'appuient pas les groupes à l'intérieure de l'Égypte qui voulaient mettre fin au régime ottomane dans leur pays.
Le roman commence en août 1790. L'héroïne se trouve sur le domaine familial. Très riches, ses parents fréquentent les élites politiques et économiques de l'Égypte sous la gouverne de Mourad Bey. Shéhérazade sait qu'elle doit épouser un grecque catholique choisi par ses parents mais elle a des sentiments de l'amour pour Karim un musulman et fils de leur jardin.
Ensuite la tempête arrive. Napoléon envahit l'Égypte en 1798 et pendant trois ans l'armée francais commet des atrocités abominables en Égypte. Karim se rallie aux forces de la résistance menées par Mohammed-Ali , un militaire turco-albanais, tandis que Nabil le frère de Shéhérazade milite contre l'occupation dans un mouvement des intellectuels. le mari de Shéhérazade prône la neutralité. Nabil sera fusillé par les francais et le mari de Shéhérazade mari de mourra aux mains d'une bande de pillards. Pour Karim, par contre, les choses vont très bien. Il gravit les échelons dans les forces de Mohammed-Ali qui deux ans après le départ des francais en 1805 devient Pacha ou gouverneur de la province d'Égypte.
Shéhérazade et Karim continuent à s'aimer mais l'écart dans leurs statuts sociales demeure un obstacle insurmontable à leur mariage. Veuf Shéhérazade est obligé de s'occuper des terres familiales et trouve qu'elle adore la gestion. Ricardo un commerçant italien et diplomate au service de Mohammed-Ali entre en scène. Il demande à Shéhérazade de l'épouser. Quand il démontre qu'il sait comment seconder Shéhérazade dans ses projets agricoles et commerciales, elle accepte.
Grace à son mari diplomate, Shéhérazade devient l'ami du Pacha Mohammed-Ali. Elle apprend qu'il est analphabète et commence à lui donner des leçons afin de lui apprendre à lire. Dans ce role, elle demande au Pacha d'expliquer ses actions ce qui facilite la tache de Sinoué qui doit donner les mêmes explications aux lecteurs. (Sinoué ne dit pas en quelle langue Shéhérazade apprend à lire le Pacha qui sait communiquer seulement en turque.)
Les actions du Pacha Mohammed-Ali sont effectivement nombreuses. Il poursuit son but de créer une Égypte indépendante et prospère. Il fait la promotion de l'industrie et de l'agriculture scientifique. Pour s'assurer de l'appui de l'empire ottomane dont il est toujours le vassal, il se lance dans les aventures militaires. Il conduit une guerre en péninsule arabique entre 1811 et 1817 afin de supprimer la révolte wahhabite.
L'aventure suivante tourne mal. Mohammed-Ali décide d'appuyer l'Empire ottomane dans sa guerre contre les rebelles grecques. Il subit un cuisant revers dans le bataille navale de la baie de Navarin (27 juillet 1827). La flotte égyptienne perd 60 bateaux. Karim et le mari de Shéhérazade sont parmi les 6000 morts. Sur cette note tragique termine le roman de Sinoué. La suite se trouve dans le deuxième tome du "Saga épyptienne", "La fille du Nil."
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