C'est un drôle de roman, pour un drôle de monde, celui des expatriés, notables en exil, désoeuvrés, dont la principale occupation est de s'observer.
Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre d'ouvrage, mais je l'ai pourtant beaucoup aimé.
L'écriture en est parfaitement maitrisée, il faut du talent pour retenir le lecteur parmi ces personnages, leur ennui, leurs états d'âmes, et leur manque total d'empathie.
Pour cela il y a les meurtres, c'est ce que j'avais pensé, un polar… ça m'intéresse. En fait ils ne sont que le prétexte à dérouler un récit qui met en évidence l'incongruité de ces personnages dans cet environnement, géographique, social, culturel.
Englués dans leurs solitudes, sous la chaleur écrasante de
Dankala, comme dans la poussière noire des pierres, ils n'imagineront jamais l'invraisemblable réalité.
Le talent d'
Isabelle Sivan est incontestable, elle nous emmène jusqu'au dénouement, sans lourdeur, sans ennui, doucement, sans heurts, et pour ma part, je ne l'avais pas deviné non plus.