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Critique de Libellule41


Un roman poignant qui plonge le lecteur au coeur de la psychose maniaco-dépressive dont est atteinte Fanny, la mère de Marion, la jeune héroïne du livre. Ce n'est pas l'enfant, ou plus tard la jeune fille, qui parle ici , mais, par le jeu du tutoiement, une tierce personne, Marie Sizun elle-même.
L'auteure évoque ainsi ce qu'a été l'enfance, puis l'adolescence, d'un témoin on ne peut plus proche de cette maladie qu'on appelle aussi la "bipolarité". Elle raconte ce qu'on peut, dès l'enfance, en comprendre, en déduire, la culpabilité que l'on peut en ressentir, la peur, l'angoisse, la honte même, la capacité déroutante, déstabilisante, voire destructrice, qu'a cette étrange maladie pour l'entourage immédiat, mais aussi l'amour qui naît de l'observation de cette fragilité. Elle raconte aussi les silences et les non-dits qui entourent cette maladie qu'à une époque on jugeait honteuse.
Marion a également un autre "secret"; elle est une "enfant de la guerre", née d'une relation entre sa mère et un soldat allemand dans le Paris de l'Occupation. On lui dit que son père était beau, qu'il avait fait des études à l'université d'Heidelberg, et, qu'envoyé sur le front russe, il était mort là-bas. Cette certitude en fait pour l'enfant un personnage quasi-mythique et il alimente ses fantasmes de jeunesse, la fait rêver du pays de son père et aimer la langue allemande qu'elle apprend au lycée........ jusqu'au doute final insinué par la révélation de sa mère.
La belle écriture de Marie Sizun, bien ponctuée, sans pathos, distille chez le lecteur une réelle émotion et une grande tendresse à l'égard l'héroïne.

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