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Critique de LoupAlunettes


Cela a demandé de s'y reprendre un peu à deux fois avant de s'embarquer pour "La Maison Sans-Pareil".
Comme penché au dessus d'un puits avec la frousse de tomber ou plutôt avec déja la frustration que l'écriture ne plaise pas, que l'univers n'accroche pas.
Pourtant, avec audace, nous nous sommes laissés glissés dans le puits, petit à petit, et finalement, nous ne le regrettons pas.
L'auteur Eliot Skell a des talents de conteur.

L'univers décrit, son art de le faire, (sa traduction de l'anglais, du moins), nous rappelle du Christophe Mauri pour un public d'ados plus âgé.
Nous somme dans un temps imaginaire.
Il y a du frisson en plus.

Malgré le meurtre de départ et la première de couverture, non, ce n'est pas si sombre, chers jeunes lecteurs.
Nous savons déja que les personnages ne seront pas des anges, l'un d'eux a chuté d'un escalier et ce n'est pas un accident.
La première promesse d'une intrigue intéressante.

Les origines de la Maison Sans-Pareil sont fascinantes.
Il y règne une loi du silence autour de ses murs, un silence à prix d'or. Ce qui se passe à Sans-Pareil reste à Sans-Pareil.
Et pourtant, à l'intérieur, paradoxalement, l'ambiance y est très agitée.
La maison et la famille qui y habite ont des petits secrets.
Une histoire de trésors, qui fait vivre la communauté mais dont petsonne n'a jamais vu la couleur.

La maison, une sorte d'immense tour à deux hublots, ceinturée d'un rempart à une porte, construite par les gens du petit village voisin, Brume-ville-la petite.
Chacun abandonnera sa tâche à Brûme-ville-la petite pour bâtir pour les nouveaux arrivants puis sera congédié, plusieurs années plus tard à la fin des travaux et n'y reviendra pas.
Les employés embauchés en CDI formeront des générations d'employés pour des générations de familles qui ne partiront jamais de là.
Ce qui permît d'offrir du travail au petit village deviendra un oiseau de mauvais augure, un trouble à la tranquilité, faisant tomber l'ombre de sa tour sur le village.
Qui sont les Capelan?
D'où leur vient leur fortune?

L'auteur Eliot Skell vous dira tout, mais en revanche, il attendra un peu avant de nous révéler qui a assassiner le dernier patriarche de la famille.
Normal. Un mystère, ça se mérite.
Alors, nous nous accrochons.

L'auteur joue d'un décalage amusant avec le quotidien de la famille Capelan au sein de la maison, à l'identique de celui d'un autre petit village. Ils sont nombreux, ils sont proches, s'entendent, se chamaillent, grandiront ensemble et mourront ensemble.
Un même évènement rythmera leur journée commune, comme dans une aventure des " Schtroumpfs" de la BD de Peyo.
Notre attention sera concentrée sur la petite Omnia, 12 ans 3/4, comme elle dit, personnalité plus libre qui se dégage des habitudes familiales.
Elle n'est pas à part, elle pense parfois juste différemment.
Voici pourquoi ça sera Omnia qui trouvera qu'il y a quelque chose qui cloche avec le décès du dernier patriarche, " le Capitaine".
Et puis, plusieurs accidents mortels, ça commence un peu à rompre la routine.

Eliot Skell attirera également notre attention sur des va et vient nocturne autour de la maison. Également, sur le vol régulier d'un oiseau noir de grande taille, au dessus de la grande tour et depuis la mauvaise grâce du Capitaine.
Notre connaissance symbolique de l'oiseau nous forcera nous aussi à l'assimiler à une force de mauvaise augure, comme Omnia.
Et pourtant, tout est encore à découvrir.
Le ton ne nous éclaire pas beaucoup, la famille Capelan donne autant dans l'adorable malice que l'affreux, sale et méchant.
Ils sont affublés de Tics et de Tocs avec l'ennui, à la recherche d'intérêts inédits, cloitrés dans la vie de l'enceinte et tout cela est raconté avec beaucoup d'humour et un sens de l'absurde.
Il y a un grotesque qui apporte de la saveur à chaque membre, maîtres et domestiques.
Oui, on peut tout en attendre de cette famille et Feu le Capitaine le savait bien.

Et la pauvre Omnia s'en rendra compte bien assez tôt à fourrer son nez dans les affaires d'adultes.
On aime.
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