Chanson douce

Avec des phrases aux tournures aussi simples, se cache un plaisir immense à parcourir les pages de la chanson douce d'une seule traite. Après un grand bond émotionnel dans la scène introductive, on tombe dans l'impassibilité, l'auteure brouille les pistes avec ses personnages, elle nous aveugle avec une douceur fallacieuse, on s'y immerge sans soupçons jusqu'à la grande explosion . Le personnage de Louise est autant controversé qu'elle part d'une douceur extrême à une cruauté extrême. Ca fait d'elle un personnage aux contours vraiment ambigus, et on a l'impression que l'auteure ne l'a pas assez peaufiné dans ses tendances ambivalentes. Pour être plus précise, le côté sombre de Louise n'est pas creusé à la taille du drame qui survient, certes, on découvre son histoire, et de temps en temps, on voit son comportement viré peu à peu au vinaigre mais la véritable cause du drame est brouillée, et ça laisse le lecteur dans sa soif...
N'empêche que j'ai aimé le style de l'auteure, elle a su donner corps à chaque émotion sans toute fois tomber dans les justificatifs, à chaque situation, à chaque personnage selon les circonstances dans lesquelles il se retrouve, avec des réflexions que j'ai trouvé intéressantes! La transformation qui surprend l'homme quand il devient parent, ou encore quand il devient employeur...