Chanson douce

C'est toujours avec une pointe d'anxiété que l'on confie son enfant à une nounou, la crèche, l'école maternelle… Ce roman de Leila Slimani n'est en rien rassurant. le récit est à rebours. Une première scène d'horreur, de crimes et suicide, est le point de départ du récit qui, reprend dans leur chronologie les événements et les tensions psychologiques qui mèneront au drame. Tout au long de la lecture, je crois que j'ai appréhendé le passage à l'acte car pendant les trois quarts du livre, cette vie de famille, avec nurse à la maison, peut ressembler à de nombreux quotidiens. On s'identifie facilement à cette femme qui souhaite reprendre un travail et penser à elle, après quelques années consacrées à ses enfants… Pourtant, en filigrane, on sent les fêlures, les fragilités et petit à petit, tout en finesse, Leila Slimani nous révèle les failles, la grande détresse de la tueuse. Les prix littéraires récoltés sont bien mérités ! (Goncourt et Prix des lectrices et des lycéens ELLE)