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Critique de sylviedoc


J'avais hâte de poursuivre la saga commencée avec "Le pays des autres", et comme j'ai eu la chance de récupérer ma réservation presque immédiatement j'ai pu enchaîner les deux tomes. Leïla Slimani nous emmène à nouveau à la rencontre de la famille Belhaj, qui s'inspire de ses propres ascendants.
Nous les avions quitté en 1956, nous retrouvons Mathilde l'Alsacienne et Amine l'ancien spahi dans leur domaine près de Meknès. Les difficultés des débuts sont bien loin, l'exploitation est florissante et le couple désormais prospère. Mathilde obtient enfin cette fameuse piscine qu'elle désirait depuis si longtemps, symbole d'un statut social qui les élève au rang des anciens colons français restés au Maroc. C'est le temps des fêtes, où l'on se gave de buffets fastueux, et où l'on danse... Mais sous cette apparente légèreté, le règne du nouveau roi Hassan 2 est aussi "plombé" par des tentatives de putsch réprimées dans le sang, ou de révoltes étudiantes. Et Amine doute toujours, ne trouvant pas vraiment sa place dans cette bourgeoisie dorée dont il se sent différent.

Les enfants du couple Belhaj ont bien grandi, Aïcha la brillante élève est maintenant étudiante en médecine à Strasbourg, où elle traverse les évènements de mai 68 sans rien y comprendre, uniquement intéressée par ses études. Elle se spécialisera en gynécologie et retournera exercer au Maroc, où elle rencontrera Mehdi, alias Karl Marx. Quant à son frère Selim, peu doué pour les études, il vivra une passion interdite et dévorante avant de découvrir la communauté hippie et Essaouira, où il goûtera à des plaisirs dangereux. On retrouvera aussi Selma, dont le mariage avec Mourad, le contremaître d'Amine, s'est terminé tragiquement. Et on croisera assez brièvement sa fille, Sabah, ainsi qu'Omar, frère d'Amine et de Selma devenu commissaire, très impliqué dans les opérations de répression contre la jeunesse rebelle.

J'ai été ravie de retrouver tous ces personnages, et de découvrir l'évolution de le nouvelle génération, même si leurs expériences ne sont pas toujours très judicieuses. Après tout c'était aussi cela la vie dans les années 60-70, que ce soit en France ou au Maroc, et le récit n'en est que plus crédible. Mais je trouve que l'histoire manque un peu de moments forts comme on a pu en vivre dans le premier volume. le contexte historique est bien présent, l'auteure n'a pas édulcoré, mais j'ai eu un peu de mal à entrer en résonnance avec les personnages qui m'ont parfois paru en décalage avec les évènements.
C'est la raison de ma note un peu moins élevée que pour le tome précédent.
Mais j'ai lu ce livre avec grand plaisir, et j'ai parfois souri, notamment devant la caricature d'alsacienne raciste incarnée par la logeuse d'Aïcha, Madame Muller, et surtout lorsque j'ai découvert la façon dont celle-ci lui fait ses adieux ! Je lirai bien sûr la fin de cette trilogie, qui j'espère paraîtra bientôt.

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