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Critique de Tostaky0


Quel est donc le secret de Romain Slocombe qui arrive à me faire lire des romans que je n'aurais jamais imaginés dans ma bibliothèque ?
Son talent, bien sûr, qui fait que dès les premières pages, et bien que je sache qu'à un moment j'aurais la boule au ventre, je suis embarqué dans son récit.
Il faut dire que Slocombe, à l'inverse de beaucoup de ses confrères, choisit ses principaux protagonistes parmi les pires salauds que l'on puisse rencontrer en littérature.
Il y a la série en cours avec Sadorski, que je conseille fortement à tous mes amis lecteurs, et il y a ce Monsieur le commandant (d'ailleurs son inspecteur y apparaît déjà, brièvement).
Peut-on parler de "héros" quand on parle de ce genre de personnages abjects ?
Bref, Paul-Jean Husson (ce n'est pas son vrai nom) était écrivain et académicien (Académie française dont il fut radié plus tard), revenu de la Grande guerre mutilé, père de famille, bientôt grand-père, dans cette France occupée de 1942, ce pétainiste et antisémite convaincu écrit à un commandant de l'armée d'occupation.
C'est ce courrier qui est ici restitué (avec, là aussi, quelques changements de patronymes pour ne pas heurter les sensibilités je suppose...). Sous la plume de l'auteur, Husson se raconte, il raconte sa haine, il raconte ses attentes, il raconte sa collaboration, il dévoile même quelques secrets intimes.
Collabo jusqu'à l'os.
Dans ses faits et gestes.
Dans ses regards.
Dans ses écrits.
Même envers ceux qu'il aime, envers ceux qu'il devrait chérir et protéger il éprouve de la méfiance, du mépris et de l'aversion.
Que cherche-t-il par ce courrier ?
À justifier ses actes odieux ?
À prouver sa fidélité et son dévouement aux autorités en place ?
À sauver celle qu'il aime et qu'il ne devrait pas aimer ?
Jusqu'où est-il prêt à aller ?
Jusqu'à l'impensable....
Un court roman, qui une fois de plus nous décrit la monstruosité d'une époque trouble de notre histoire.
Tous les Français n'étaient pas passif, tous les Français n'étaient pas résistants, tous les Français n'étaient pas collabos....
Mais il y avait de beaux salopards, et celui qui parle dans ce roman en fait partie sans aucun doute.
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