Citations sur Seul autour du monde sur un voilier de onze mètres (18)
J'étais joyeux d'embouquer à nouveau le détroit de Magellan, et de le passer une seconde fois vers le Pacifique, car, au large de la Terre-de-Feu, la mer était plus que mauvaise : elle était littéralement "montagneuse". Dans les rafales les plus violentes, et alors que le sloop ne portait que la trinquette avec un ris, le seul battement de cette petite voile le faisait frémir et trembler de la carlingue à la pomme du mât. Si un doute sur la solidité du bateau avait pu me venir à l'esprit, j'aurais craint alors qu'une voie d'eau ne se déclarât au galbord, au pied du mât ; mais pas une fois je ne dus pomper. Sous l'impulsion des petites voiles réduites que j'avais établies, le Spray filait vers la terre comme un cheval de course, et c'était un travail passionnant que de le mener à travers les lames, de crête en crête, en manoeuvrant pour qu'il ne se couche pas. Je ne quittais plus la barre, maintenant, et je faisais de mon mieux.
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NDL : il doit être "au vent portant", et maintenant, on appelle ça "surfer sur les vagues", et c'est vrai que c'est jouissif de mener un bateau de plusieurs tonnes à surfer !
Souviens-toi, mon Dieu, que ta mer est si grande et que mon bateau est si petit.
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NDL : Joshua prie cela au large du Chili ; moi, sans comparaison ( mais tout de même ), je l'ai fait au large de Guernesey.
Le marin, comme le parapentiste dans son domaine, est fier et trop confiant tant qu'il n'a pas subi cette épreuve ; après, il peut devenir "un vieux marin aguerri".
De beaux spécimen de Patagons, alertes et vigoureux à leur arrivée en ville le matin, ont lieu, le soir, de se repentir d'avoir approché des hommes blancs, qui les enivrent abominablement pour leur voler les fourrures qu'ils apportent.
Dans le beau pays maritime de Nova-Scotia ( Nouvelle Ecosse ), s'élève une chaîne de montagnes appelée North Moutain, qui regarde d'un côté la baie de Fundy, et de l'autre la fertile vallée d'Annapolis.
Je dirai seulement que l’on apprend beaucoup par la pratique et que, pour les amoureux de la voile, les meilleurs professeurs sont le bon sens et l’expérience.
Personne ne peut savoir quel plaisir on éprouve à naviguer seul en toute liberté sur les océans immenses, à moins d’en avoir l’expérience. Il n’est pas nécessaire, pour ressentir ce bonheur, de voyager en solitaire, mais pour moi, ce fut vraiment une grande joie.
J’étais donc destiné à naviguer dans la plus grande solitude, mais cela n’avait pas d’effets néfastes ; au contraire, les heures de méditation en mer faisaient croître en moi un sentiment de charité et de bienveillance.
J’ai souvent observé que les officiers trop sûrs d’eux-mêmes étaient ceux qui perdaient le plus souvent leurs bateaux, et des vies.
Plus je m’éloignais de la civilisation, moins j’entendais parler de ce qui était rentable ou pas
C’est par un temps pareil que l’on songe à la vieille prière des pêcheurs : « Souviens-toi, Seigneur, comme mon bateau est petit et comme la mer est grande ! »