5.
Seul à travers l'Atlantique et autres récits
Alain Gerbault
3.59★
(33)
Cent un jours de mer, de Gibraltar à New York, seul sur un petit cotre de onze mètres. Gerbault n'était pas le premier, mais son exploit, en 1923, eut un retentissement considérable.
À le lire pourtant, on reste saisi par la modestie de ce personnage original : ancien joueur de tennis, il emmène avec lui sa bibliothèque, récite Coleridge ou Edgar Poe à la barre, et passe le plus clair de son temps à recoudre des voiles en lambeaux.
Soif, fièvre, vagues géantes, les pires coups durs ne lui arrachent que sourires. Sa joie de vivre, sa philosophie annoncent Moitessier. Tout entier tourné vers un but, cette traversée en solitaire sans escale, il se soucie peu de performance, et prolongerait bien son escapade : "Mon navire était beau lorsque venait le jour."
Son bateau, le large, la solitude et le soleil. Gerbault fait corps avec la mer, qu'il ne quittera pour ainsi dire plus, succombant bientôt à la magie du Pacifique et de ses îles lointaines.