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Critique de AMR_La_Pirate
Je remercie Babelio pour cette opération Masse Critique et les éditions Traverse pour l'envoi de ce livre de Benedicta de Smet, Thïnkas, Une Amazonie intime.
Le chamanisme m'attire et m'intéresse énormément et mon choix pour ce témoignage était motivé par un horizon d'attente sans doute trop ambitieux.
Benedicta de Smet raconte sa propre expérience et nous propose deux récits de voyage au Pérou en quête de l'expérience du rite hallucinogène provoqué par une préparation à base de la liane appelée « ayahuasca »…
L'auteure a été élevée en Patagonie, puis a vécu en Belgique quand ses parents sont retournés en Europe. Jusqu'à la cinquantaine, elle a vécu une vie normale entre famille, travail, soucis quotidiens… C'est à la suite d'un burnout qu'elle a entrepris cette recherche, choisissant le Pérou, où elle avait des contacts susceptibles de lui faire rencontrer des chamans.
Le premier voyage paraît bien décevant même s'il semble faire sens pour Benedicta de Smet qui y reçoit son surnom de Thïnkas, qui signifie « femme courageuse » : ce premier séjour fait penser à une mise à l'épreuve, à une façon de tester la persévérance de la future impétrante. En effet, les conditions de séjour sont difficiles, spartiates et l'étrangère n'est guère prise au sérieux, souvent pathétique dans ses tentatives pour participer à la vie du village où elle est reçue. Il y a même un côté Koh Lanta dans sa participation à certaines coutumes locales, comme celle de manger de grosses larves vivantes… de plus, le lieu choisi ne correspond ni aux attentes de l'auteure, ni à l'idée que les lecteurs pourraient avoir d'une communauté chamanique ; à Yutupis, plus rien ne se transmet, tout est déjà corrompu. Ce voyage est l'échec de trop qui précipite Benedicta de Smet dans l'état végétatif et dépressif qui aboutira à son burnout.
C'est au cours du second voyage qu'à lieu la transe chamanique, grâce à une belle rencontre avec Casilda, une vraie chamane et non une simple guérisseuse. le parcours initiatique et son accompagnement individualisé, guère rassurant, devient plus captivant pour le lecteur : trajet sur le rio, purgation physique et mentale, univers artistique et culturel, interactions entre la réalité et les mythes. Certains passages, pourtant, sont triviaux, voire vulgaires ; Benedicta de Smet n'hésite pas à parler crument, à donner des détails très réalistes sur les effets physiologiques de la liane hallucinogène.
Je n'ai jamais perdu de vue que ce texte est avant tout un témoignage… Je respecte profondément la démarche et le parcours de Benedicta de Smet. Cependant, l'absence de qualités littéraires a gêné ma lecture, la rendant laborieuse.
Quand tout devient simple pour celle qui se raconte, je n'ai personnellement rien ressenti, ni partagé car l'écriture ne véhiculait absolument pas l'émotion du moment. Selon moi, ce livre ne tient pas les promesses de « l'avant-lire ». Il n'est pas aisé de se livrer intimement, de dire entre les lignes et, à mon corps défendant, je n'ai pas vu la « mise en perspective » de la voyageuse et du voyage.
Une rencontre qui, pour moi, n'a pas eu lieu. Dommage !
https://www.facebook.com/piratedespal/
#lesglosesdelapiratedespal
Le chamanisme m'attire et m'intéresse énormément et mon choix pour ce témoignage était motivé par un horizon d'attente sans doute trop ambitieux.
Benedicta de Smet raconte sa propre expérience et nous propose deux récits de voyage au Pérou en quête de l'expérience du rite hallucinogène provoqué par une préparation à base de la liane appelée « ayahuasca »…
L'auteure a été élevée en Patagonie, puis a vécu en Belgique quand ses parents sont retournés en Europe. Jusqu'à la cinquantaine, elle a vécu une vie normale entre famille, travail, soucis quotidiens… C'est à la suite d'un burnout qu'elle a entrepris cette recherche, choisissant le Pérou, où elle avait des contacts susceptibles de lui faire rencontrer des chamans.
Le premier voyage paraît bien décevant même s'il semble faire sens pour Benedicta de Smet qui y reçoit son surnom de Thïnkas, qui signifie « femme courageuse » : ce premier séjour fait penser à une mise à l'épreuve, à une façon de tester la persévérance de la future impétrante. En effet, les conditions de séjour sont difficiles, spartiates et l'étrangère n'est guère prise au sérieux, souvent pathétique dans ses tentatives pour participer à la vie du village où elle est reçue. Il y a même un côté Koh Lanta dans sa participation à certaines coutumes locales, comme celle de manger de grosses larves vivantes… de plus, le lieu choisi ne correspond ni aux attentes de l'auteure, ni à l'idée que les lecteurs pourraient avoir d'une communauté chamanique ; à Yutupis, plus rien ne se transmet, tout est déjà corrompu. Ce voyage est l'échec de trop qui précipite Benedicta de Smet dans l'état végétatif et dépressif qui aboutira à son burnout.
C'est au cours du second voyage qu'à lieu la transe chamanique, grâce à une belle rencontre avec Casilda, une vraie chamane et non une simple guérisseuse. le parcours initiatique et son accompagnement individualisé, guère rassurant, devient plus captivant pour le lecteur : trajet sur le rio, purgation physique et mentale, univers artistique et culturel, interactions entre la réalité et les mythes. Certains passages, pourtant, sont triviaux, voire vulgaires ; Benedicta de Smet n'hésite pas à parler crument, à donner des détails très réalistes sur les effets physiologiques de la liane hallucinogène.
Je n'ai jamais perdu de vue que ce texte est avant tout un témoignage… Je respecte profondément la démarche et le parcours de Benedicta de Smet. Cependant, l'absence de qualités littéraires a gêné ma lecture, la rendant laborieuse.
Quand tout devient simple pour celle qui se raconte, je n'ai personnellement rien ressenti, ni partagé car l'écriture ne véhiculait absolument pas l'émotion du moment. Selon moi, ce livre ne tient pas les promesses de « l'avant-lire ». Il n'est pas aisé de se livrer intimement, de dire entre les lignes et, à mon corps défendant, je n'ai pas vu la « mise en perspective » de la voyageuse et du voyage.
Une rencontre qui, pour moi, n'a pas eu lieu. Dommage !
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