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Critique de Aede


Clark Ashton Smith est le poète de la fantasy... univers décadent, crépusculaire, fatalistes où des aventuriers, des voleurs encore flamboyant par instant, mais souvent au bout du rouleau partent conquérir quelques trésors, la plupart du temps maudits (comme dans la première nouvelle de ce recueil "L'histoire de Satampra Zeiros"). Or, même lorsqu'ils réussissent leurs larcins (ou leurs exploits), ils n'arrivent pas vraiment à écouler la marchandise (ou alors à des prix dérisoires, se trouvant eux-mêmes volés par un système dans lequel ils ne touvent pas vraiment leurs places).
"L'Empire des nécromants", est caractéristique pour découvrir l'ensemble de ses univers : il se compose de 4 parties consacrées à l'Hyperborée, l'Atlantide, Averoigne et Zothique.
Si Smith nous emmène au bout du monde ou dans des contrées crépusculaires, ses héros parviennent à conserver un sourire salvateur sur les lèvres ! Il y a tout à la fois une beauté sombre et un panache rafraîchissant chez cet auteur, en effet assez méconnu en France, que l'on ne retrouvera que chez un Jack Vance, je trouve !
Comme fil directeur chez Smith, j'en donnerais 2 : la richesse flamboyante des mondes qu'il créé et aussi l'humour ! Chez lui, même dans ses écrits les plus sombres, il y a toujours de l'humour, un certain décalage, une ironie qui, mêlée au panache ou à la lâcheté, a quelque chose de jubilatoire !
Sa philosophie me paraît au contraire des plus lucides et intelligentes : c'est vraiment un des chantres de la décadence, de la décomposition ! Quand on remplace la magie (ou sorcellerie) chez lui par la science et la technologie, on a une analyse logique de ce que sont science et technologie !
C'est également un des penseurs du fanatisme... avec ses sorciers inquisiteurs ou princesses avides de pouvoir !
Ensuite, je crois qu'on le sous-estime ici en France, mais pas au USA ! car dans un texte comme "la porte de Saturne" (2e nouvelle du présent recueil) et son héros le sorcier Eibon, il y a du Vance et du Cugel ! Si on remplace Eibon par Cugel et Cykranosh (Saturne) par notre vieille Terre moribonde... et bien on ne voit quasiment pas de différence !
Cela dit, sa fantasy peut vraiment être dark et la nouvelle "l'île des tortionnaires" est absolument abominable de perversité ; ce que subit le jeune roi de Yoros, Fulbra, fait vraiment froid dans le dos. D'ailleurs, cette nouvelle peut-être lu comme une "suite" du masque de la mort rouge de Poe. Sauf qu'ici il est question de la Mort d'Argent.
Bref, un recueil (et un auteur) que je recommande très vivement...
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