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Critique de Kirzy
Cet honnête thriller aux accents de série B se lit aisément et fait passer un récréatif moment de lecture. Et c'est déjà pas si mal.
Le scénario de départ aurait pourtant pu donner lieu à un roman bien plus captivant. Il s'ouvre sur une terrible erreur de jeunesse : Alex, 18 ans, maitre nageur dans un camp de vacances abandonne le timide Joey, 8 ans, sur un ponton, persuadé qu'il faut le brusquer pour le pousser à nager seul jusqu'à la rive du lac. Mais voilà, il l'oublie et Joey ne réapparaît pas le soir. Son corps ne sera jamais retrouvé. Plus de vingt après, Alex est devenu un célèbre promoteur immobilier new-yorkais, amour, gloire et fortune … jusqu'à ce que d'étranges et menaçantes intrusions suggèrent le fait que Joey ait survécu et qu'il entend se venger.
En général, j'apprécie énormément lorsque l'auteur inverse le rapport bourreau / victime, lorsque le personnage principal est un sale type, propulsé dans des événements qui le dépasse, et se retrouve pousser dans ses retranchements, obligé à montrer son vrai visage pour justement préserver les apparences et maintenir son statut social, prêt à basculer dans la folie paranoïaque ou le crime à l'état pur. Comme si l'erreur de jeunesse avait été prémonitoire de sa nature profonde, mauvaise.
Mais là, cela manque terriblement de « vraie » ambiguïté, de celle qui fait douter profondément, quitte à être politiquement incorrecte. L'auteur se contente d'ouvrir plein de portes scénaristiques, sans jamais les pousser jusqu'au bout, accumulant les scènes factuelles, parfois pas totalement crédibles. Par exemple, une ouverture un peu fantastique sur une légende horrifique mettant en scène un homme enlevant les enfants, aurait pu être bien mieux traitée, elle revient plusieurs fois, mais en mode décoratif. Il y aurait pu y avoir plus de vitriol aussi sur le succès capitaliste à l'américaine de cet insupportable yuppy, une autre thématique présente mais encore une fois, les curseurs ne vont pas assez loin pour caractériser cette vengeance insidieuse qui veut détruire l'image sociale d'Alex sans le tuer directement.
Bref, JP Smith n'a pas écrit le thriller que j'avais envie de lire par manque de profondeur mais pour autant, l'expérience n'était pas désagréable.
Lu dans le cadre du jury Prix Bureau des lecteurs Folio policier RTL 2021 #7
Le scénario de départ aurait pourtant pu donner lieu à un roman bien plus captivant. Il s'ouvre sur une terrible erreur de jeunesse : Alex, 18 ans, maitre nageur dans un camp de vacances abandonne le timide Joey, 8 ans, sur un ponton, persuadé qu'il faut le brusquer pour le pousser à nager seul jusqu'à la rive du lac. Mais voilà, il l'oublie et Joey ne réapparaît pas le soir. Son corps ne sera jamais retrouvé. Plus de vingt après, Alex est devenu un célèbre promoteur immobilier new-yorkais, amour, gloire et fortune … jusqu'à ce que d'étranges et menaçantes intrusions suggèrent le fait que Joey ait survécu et qu'il entend se venger.
En général, j'apprécie énormément lorsque l'auteur inverse le rapport bourreau / victime, lorsque le personnage principal est un sale type, propulsé dans des événements qui le dépasse, et se retrouve pousser dans ses retranchements, obligé à montrer son vrai visage pour justement préserver les apparences et maintenir son statut social, prêt à basculer dans la folie paranoïaque ou le crime à l'état pur. Comme si l'erreur de jeunesse avait été prémonitoire de sa nature profonde, mauvaise.
Mais là, cela manque terriblement de « vraie » ambiguïté, de celle qui fait douter profondément, quitte à être politiquement incorrecte. L'auteur se contente d'ouvrir plein de portes scénaristiques, sans jamais les pousser jusqu'au bout, accumulant les scènes factuelles, parfois pas totalement crédibles. Par exemple, une ouverture un peu fantastique sur une légende horrifique mettant en scène un homme enlevant les enfants, aurait pu être bien mieux traitée, elle revient plusieurs fois, mais en mode décoratif. Il y aurait pu y avoir plus de vitriol aussi sur le succès capitaliste à l'américaine de cet insupportable yuppy, une autre thématique présente mais encore une fois, les curseurs ne vont pas assez loin pour caractériser cette vengeance insidieuse qui veut détruire l'image sociale d'Alex sans le tuer directement.
Bref, JP Smith n'a pas écrit le thriller que j'avais envie de lire par manque de profondeur mais pour autant, l'expérience n'était pas désagréable.
Lu dans le cadre du jury Prix Bureau des lecteurs Folio policier RTL 2021 #7
