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Critique de oblo


Exercice de style autant que prouesse visuelle, Souvenirs de l'empire de l'atome attire l'oeil par sa couverture aux motifs ronds, aux couleurs vives, aux reliefs de liserés dorés et par sa (ses typographie(s) qui fleure(nt) bon le temps ancien. La promesse est tenue : pendant la centaine de pages, Alexandre Clérisse offre des dessins remarquables par leurs tons, leur fluidité (certaines pages n'ont pas de cases mais cela ne gêne en rien la lecture), leur côté simple, enfantin et surtout maîtrisé : le dessinateur exploite minutieusement et avec brio les possibilités esthétiques du 9ème art. Tout cela est, bien sûr, très enthousiasmant et contribue à créer cette ambiance gaie et nostalgique, puisque le scénario se passe entre la première partie du 20ème siècle et un futur très, très, très lointain.

Côté scénario, Thierry Smolderen a su donner à son histoire une cohérence qu'on aurait pu croire compliquée à donner, étant donnés les nombreux allers et retours entre les différentes périodes et les différents personnages. Toutefois, ces sauts temporels répétés peuvent, parfois, faire perdre légèrement le fil de l'aventure, même à un lecteur attentif. Mais cela crée aussi du rythme et la BD, bien que bavarde - ce qui n'est pas un défaut, évidemment - se laisse appréhender très facilement. Au centre de l'histoire, le personnage de Paul doit faire face à des interlocuteurs de son siècle mais aussi à ceux du futur, en particulier à son double télépathique, Zarth Arn, seigneur de guerre d'un empire interstellaire.
L'appellation d'exercice de style se justifie par les références nombreuses à la science-fiction et à la bande-dessinée (dont certaines m'ont très probablement échappé). Au premier plan de ces références, on retrouve Les seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith, dont la planète-prison Shayol est l'épée de Damoclès au dessus de la tête de Zarth Arn et de Paul. Zarth Arn, lui, est issu du nanar italien Starcrash. Enfin, l'amateur de franco-belge reconnaîtra, parmi les personnages, un certain monsieur André, père de Spirou et de Gaston.

Malgré toutes ces qualités, l'histoire peine à prendre réellement, ce qui pourrait s'expliquer par la richesse des références mais aussi par l'instabilité d'un scénario dans lequel, pendant longtemps, on ne sait pas si l'on a affaire à un simple rêve ou à la réalité. Néanmoins la beauté de l'objet et son côté "entre-soi" justifie pleinement sa lecture, en plus du fait que la BD a été saluée, par nombre d'amateurs, comme l'une des plus abouties de l'année 2013.
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