Citations sur Souvenirs de l'empire de l'atome (19)
- Les dromozoaires t'attaqueront dès que tu sortiras de ta capsule misérable... La bonne nouvelle, c'est que les microbes de Shayol sont animés des meilleures intentions.
- Et... Et la mauvaise ? ...
- Ils n'ont aucune idée des supplices qu'ils t'infligent en te voulant du bien...
Et peu à peu, il commençait à percevoir quelque chose de nouveau dans l’air du temps… Cela se tramait de l’autre côté des vitrines, sous les spots des vendeurs de voitures et d’électroménager. Une force d’un genre nouveau prenait forme… Une onde qui vous massait gentiment les paupières, tout en vous questionnant, sotto voce, sur vos désirs les plus secrets…
Tandis qu'ils gravissaient le sentier, Paul entreprit de faire ressentir à sa fille l'immensité du temps géologique dans la montagne quand Paul prit subitement conscience du parallèle entre les deux phénomènes. Les connaissances qu'il distillait à sa fille se déposaient par strates, elles aussi, pour former le paysage solide dans lequel elle évoluerait toute sa vie.
Les connaissances qu'il distillait à sa fille se déposaient par strates, elles aussi, pour former le paysage solide dans lequel elle évoluerait toute sa vie.
Sur cette pensée, Paul se laissa sombrer en grelottant dans un demi-sommeil peuplé d'images incohérentes... et de souvenirs qui ne lui appartenaient pas...
Dans quelques décennies, nous ne serons plus, mais nos atomes existeront toujours, poursuivant ailleurs l'élaboration du monde.
Pendant un bref instant, le ballet galactique des civilisations terrestres lui apparut alors de manière aveuglante et il comprit comment l'Empire de l'Atome et l'Empire des Etoiles avaient pu s'affronter par-delà l'immensité de l'espace et du temps.
En regardant les carrés colorés qui virevoltaient entre les doigts de sa fille, Paul songeait à la minceur de ces moments qui font le sel de l’existence… Les petits bouts de carton imprimés par la société Malcolm Bradley en vue des fêtes de Noël de l’année 1964 ne pesaient pas bien lourd sur cette Terre… Même ces montagnes s’éroderaient. Le bloc de grès sur lequel ils avaient déjeuné finirait par se désagréger aussi. […] Sans raison, il se sentit déprimé. Il pensait à tous ces petits moments de bonheur qui s’empilaient pour faire une vie humaine et qui retourneraient à la poussière comme les vêtements qu’ils portaient.
- Vous venez de la planète Shayol, n’est-ce pas ? Aucune autre force, dans la galaxie, n’est capable de catapulter un homme aussi loin de chez lui…
- Il paraît que ce sont des microbes qui dégagent ce rayonnement. Ils font le mal en voulant le bien ! Au final, ça donne une force terrible, inexplicable…
- Vous savez qu’elle porte un nom ?
- Cette force à un nom ?
- « L’empathie ».
- Je sens encore le dallage frais de la cuisine sous mes pieds nus… les brins colorés de la ficelle qui se tendent entre mes doigts… je vois les timbres. La poussière qui danse dans un rayon de soleil.
- Que contenait-il ?
- Un véritable trésor. Des dizaines de magazines et de livres de science-fiction.
- Sarah était-elle dans les parages, vous vous en souvenez ?
- Mais bon sang ! Vous ne comprenez pas ? Sarah n’était qu’une pauvre petite souillon en rut, égarée sur le mauvais continent, et qui sentait l’animal ! Elle ne tenait aucune place dans l’univers que m’ouvraient ces livres magiques ! Les aventures de John Carter sur Mars ! Le voyage dans l’atome d’or ! Les habitants du mirage !...