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Critique de Luniver


En 1996, Alan Sokal, physicien de son état, publie un article « Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique » dans une revue américaine. L'article était en réalité un tissu d'âneries (implications politiques de la théorie quantique, réduction de la réalité physique à une construction sociale comme une autre, ...), mais irréprochable dans sa forme : nombreuses références d'auteurs connus, vocabulaire technique, bibliographie imposante.

Cette parodie vise certains auteurs de sciences humaines, qui n'hésitent pas à truffer leurs propres textes de références à des théories scientifiques en vogue, dans le but de profiter de leur prestige, ou d'éviter les critiques des opposants peu versés dans ces domaines. Cet essai met en avant les ressorts utilisés en présentant des exemples tirés d'auteurs connus (Lacan, Deleuze, …) Les textes sont remplis de concepts que les auteurs comprennent mal, ou ne se sont même pas donné la peine de comprendre, se contentant parfois de simplement jouer sur les mots : les théories scientifiques regorgent en effet de mots d'usage courant (anneaux, corps, chaos, cordes, choix, …) qui peuvent évoquer tout autre chose que leur sens précis dans la théorie en question.

La lecture devient tout de même pénible à la longue, puisqu'on est obligé de devoir lire des pavés de texte sans queue ni tête avant de pouvoir les déconstruire.

Reste à savoir, quand un texte semble incompréhensible, s'il est réellement compliqué ou si son auteur brasse de l'air. Quelques conseils sont donnés : chaque exemple, chaque métaphore, doit éclairer le lecteur, et pas l'entraîner dans des théories encore plus complexes ; les prérequis doivent être clairement énoncés, ainsi que des ouvrages de référence pour les acquérir ; et surtout, ne pas hésiter à s'avouer qu'on ne comprend pas. Au final, ces textes passent uniquement parce que tout le monde se tait par peur du ridicule.
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