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Critique de gabrielleviszs


Sur le site simplement, l'auteur est venue me proposer son livre. La couverture a su me convaincre en plus du résumé. Un thriller sombre qui semblait être dans mes cordes et c'est le cas. Je la remercie pour cette découverte.

Le début du roman nous présente les personnages, Karen et sa fille Judith. Karen est perpétuellement stressée, une colère sous-jacente qui ne la quitte pas. Judith est une presque femme qui va bientôt voler de ses propres ailes. Elles ne sont que toutes les deux. Karen fabrique elle-même des vêtements qu'elle vend, les aidant à vivre correctement. Une maison près de la forêt, des oies, un chien, un chat, les deux femmes vivent sans trop se poser de questions, surtout la fille. le regard de sa mère est hanté par quelque chose, mais quoi ? Nous ne pouvons qu'imaginer tout et n'importe quoi. Et puis le regard des autres semble oppressant, venir au marché très tôt sans qu'il n'y ai encore les touristes est toujours de mise. Une phobie du monde ?

10 ans. 10 Années de secrets, de non-dits, d'oublis volontaires. Karen a un lourd, très lourd secret qui la ronge depuis toutes ces années. Pourtant elle fait tout pour que sa fille, Judith, soit heureuse. Un soir, alors qu'elles sont toutes les deux prêtes à dévorer des pizzas dans leur maison, un bruit sourd à leur porte les fait sursauter. C'est leur voisine, Marion qui est en panique. Un "monstre" serait à sa poursuite. En la laissant entrer, c'est un huit-clos qui se met en place. Les trois femmes sont enfermées à l'intérieur, cherchant le moyen de s'en sortir contre cet "homme" qui n'attend qu'une chose : les attraper, surtout Marion. Pourquoi ? Qui est-il ? Que fait-il ici ? Et si tout était orchestré depuis un moment ? Que se passe-t-il réellement ? Il y a de nombreuses questions que nous nous posons sans pouvoir y répondre.

Les chapitres s'alternent, le passé, le présent et nous commençons à comprendre ce passé maudit. Il y a tellement de monstruosité dans le monde que le lire entre ses pages reste toujours une abomination. Karen était jeune, belle, insouciante, amoureuse surtout. Et puis le temps passe, les gens changent, la vie dont elle rêvait ne ressemble plus à ses désirs. Et d'ailleurs ses fameux désirs sont étouffés, enfouis trop loin pour réussir à les ressortir. Seuls ses enfants comptent, seule la génération future doit être heureuse. Karen est prête à toucher le fond pour mieux remonter. L'angoisse est présente dans les gestes, les actes. L'horreur n'est pas que physique, elle est aussi psychologique. Impossible d'en dire de trop pour ne pas remuer le couteau (ou le tisonnier) dans la plaie.

L'auteur a joué sur le mental. Les forces et les faiblesses de Karen sont exploitées au maximum. Nous ne pouvons que comprendre ses réactions, plus l'auteur creuse dans son passé, plus les poings se serrent de rage. Sans compter tout ce qui entoure ce personnage. 10 années, c'est long, c'est un poids difficile à garder. Pourtant, Karen a une force incroyable, elle tient à bout de bras ce qui lui reste de famille. le huit-clos devient une prison, sa maison devient son tombeau mental. Karen, Judith, Marion, trois femmes qui ont peur et qui réagissent de manière différente. Les questions fusent entre elles, les mots également. le secret si bien gardé par Karen risque de se rompre. Les nerfs sont à fleur de peau. Enfermées la peur leur fait faire des choix impensables pour ceux qui sont de l'extérieur, mais pour elles, la logique n'intervient pas forcément dans le bon sens.

Le stress monte graduellement entre les personnages. Diverses émotions entraînent des gestes incompréhensibles pour certaines. La colère, la peur, l'angoisse, l'espoir, le désespoir sont des émotions violentes. Et puis il ne faut pas oublier tout ce qu'il y a autour : l'envie de protéger son enfant, sa mère, l'envie de donner cette étrangère pour être tranquille, le besoin de se protéger, le besoin de rester dans son cocon. La violence est omniprésente dans le passé comme dans le présent. Ce monstre qui en veut après Marion, que veut-il ? Et puis vint Paul, le mari de Marion. Paul Le sauveur, gendarme du village. Paul qui sait garder les secrets, Paul qui est rongé par les remords. Il y a peu de personnages, mais il n'y a pas besoin d'en avoir plus. Chacun à un rôle bien précis dans cette histoire.

J'ai adoré ce méchant qui sort dont ne sait où. Nous sommes dans le flou total jusqu'à la presque toute fin. Il est là, caché dans l'ombre, proche du secret. Pourquoi et comment ? Personne n'était au courant, ou presque et c'est ce dernier mot qui est important. Vivre de cette façon sur un mensonge fait ressortir les travers des gens. Je ne voyais pas cette fin, j'avais espéré autre chose. Comme quoi il me reste encore un peu d'espoir dans certaines situations. L'auteur a été loin dans la psychologie humaine et concernant Karen elle n'a pas été tendre avec, à la fin, après le point final, Alex nous donne des chiffres qui font peur. Nous ne savons pas ce qui se passe en dehors de chez nous, qui sait si chez le voisin n'est pas dans ce cas ? L'alternance de passé et de présent augmente le stress. Seul bémol : la narration est à la seconde personne du pluriel. J'ai du mal lorsque parfois les personnages parlent au lecteur, là c'est tout le temps. Je n'ai pas réussi à entrer totalement dans le récit.

En conclusion, un huit-clos prenant malgré la narration. le thriller est bien ficelé, tout comme l'histoire. Il y a énormément de travail sur les personnages et les situations. L'auteur a su détailler la psychologie humaine de manière poussée. le courage d'une femme ne se juge pas forcément à sa présentation, mais à ses actes. Je recommande ce récit !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/jamais-d-eux-sans-toi-alex-sol-a177564622
Lien : http://chroniqueslivresques...
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