Cet homme malade et fragile, pris de vertiges et de malaises incontrôlables toute sa vie, se sent encore plus proche de sa fille depuis qu’elle a sa polio. Pourquoi dit-on “sa” polio, “sa” crise d’épilepsie ? La maladie devrait rester une étrangère, loin, une ennemie au lieu de faire partie prenante des êtres et de se marquer avec un possessif.
Le soir en cachette, elle embrasse la nuit et les étoiles, remplit des pages d'encre et de lune de son bonheur étonné. "Est-ce que ça va durer toujours?" se demande-t-elle?
- Tes couleurs, répète Guillermo, chois-les avec ton âme. Il faut qu'elles t'appellent, qu'elles te touchent au coeur, qu'elles t'enveloppent comme une odeur, un parfum. (p13)