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Critique de jostein


Début des années 80, c'est l'époque des rêves et de l'insouciance pour cette bande de jeunes du Havre. Christophe est fan de Bowie et rêve de devenir une rock star. Contrairement au narrateur, il vient d'un milieu "friqué" et peut se permettre de rêver. Lui n'a plus que sa mère et Gwen, sa petite amie depuis que son père s'est tiré le lendemain d'un de ses premiers Noël d'enfant. Alors ses amis représentent tout son univers affectif. Ce ne sont encore que des enfants qui aiment les ballades à Deauville, les soirées parisiennes chez Jean-Claude, la musique, la folie et la liberté.
Depuis sa tombe vingt cinq ans plus tard, alors que le SIDA est toujours une maladie fatale, il se souvient qu'il fut pourtant l'une des premières victimes de cette maladie alors inconnue des médecins français.
" Finalement, mourir jeune d'une maladie chopée en faisant l'amour avec une gamine en Afrique restera le coup d'éclat de ma vie."
Depuis ce malaise sur la plage de Coney Island, le narrateur nous décrit l'incompréhension, les balbutiements de la médecine, les traitements lourds et destructeurs, la peur, la douleur face à ce mal. L'apaisement dû à la morphine l'entraîne dans un paysage d'enfance, proche d'un père absent.
Dans ce récit grave, l'auteur utilise l'humour "gris" incidemment ("un sida ment") de ce personnage si généreux pour dédramatiser un sujet toujours sensible.
Jérôme Soligny écrit un très beau texte en hommage à son ami Thierry, mort vraisemblablement du Sida en 1985. Ce lien d'amitié toujours vivant se retrouve dans la générosité entre le narrateur et Christophe.
" Ses récits sont toujours ponctués de titres de chanson et de noms de musiciens." ce qui donne une ambiance et une nostalgie de cette époque d'inconscience et de liberté où la jeunesse se pensait immortelle.
On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans ou vingt ans. Et ce court roman devrait être lu par les jeunes imprudents qui pensent aussi: "on ne meurt pas à mon âge." Car, même si ce roman ne se veut pas moraliste, il rappelle encore que l'insouciance ou l'inconscience peut être fatale.
"Faut être fou, non? Ou jeune, ce qui va de pair quand on a de la chance."
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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