AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Apikrus


Corine Sombrun a recueilli le témoignage du chef de la tribu indienne Suruí à propos de la sauvegarde de la forêt amazonienne, terre de ses ancêtres depuis des millénaires. Après un avant-propos de trois pages, la parole est donnée à Almir Narayamoga Suruí.

Premier rappel : les ravages de la colonisation au Brésil sur les populations indigènes, amorcés au XVIe siècle, se sont poursuivis pendant très longtemps, notamment par des massacres dans les années 1960… de fait, contrairement à certains autres pays, le Brésil a obtenu son indépendance (1825) par/pour des populations récemment implantées, non par les indigènes. Ces derniers ont donc toujours dû lutter pour conserver leurs territoires, les cultures qui y sont étroitement associées, et la vie…
La tête de l'auteur est d'ailleurs mise à prix par les "madeireiros", exploitants forestiers dont les intérêts à court terme convergent avec ceux qui voudraient reconvertir des forêts en espaces cultivés ou pâturés.

Le courage d'Almir Narayamoga Suruí m'a impressionné, et j'admire sa hauteur de vue. Il a en effet intégré que la maîtrise des savoirs et des techniques modernes, ainsi que la compréhension des contextes et des outils juridiques et politiques, sont nécessaires pour permettre aux indiens de préserver leur milieu naturel et leur culture. Ainsi, arcs et flèches côtoient désormais GPS et ordinateurs portables ! Ces derniers sont devenus les armes les plus efficaces contre la poursuite des pratiques colonialistes et leurs conséquences. En effet, il s'agit de faire prendre conscience au plus grand nombre que ce n'est pas seulement l'avenir de la tribu Suruí qui est en jeu mais un patrimoine commun à l'ensemble de l'humanité.

Seuls les passages de légendes ou superstitions indiennes m'ont déplu mais ils n'occupent qu'une faible place dans l'ouvrage et il m'a suffi de les zapper.

Ce livre m'a intéressé et j'ai beaucoup appris. Il invite en outre à la réflexion, sur nos rapports avec notre environnement naturel et aux autres…
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}