AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le piano ardent (25)

Sonnet d'été


L'été est le crayon
le moins pointu
dans la trousse des saisons.
Il m'aide à écrire
une lettre d'amour
à une couturière qui a découpé
sur des chemisiers de femmes
des cols pour cacher la nuque
et des pans de robes
quelques centimètres
d'hiver.
Peut-être cette année aussi,
fera-t-il chauds aux endroits
les plus bas.

p.43
Commenter  J’apprécie          110
Nous sommes posés sur le gâteau
comme des figurines de mariés,
quand le couteau tranchera
essayons de rester sur la même tranche.
(Poème de bonheur)
Commenter  J’apprécie          50
D.J. au refuge de femmes battues

Je veux être D.J.
dans un refuge de femmes battues,
chanter des chansons pour pêcher des poissons-épées
au fond de l'oeil, noyer les requins de douleur
et remplir de poissons d'or l'aquarium du coeur.
Mais l'oreille des femmes battues
est une fosse remplie d'insultes,
elles sont effrayées par toute égratignure sur les lèvres du mot,
du couteau aiguisé comme la langue,
de la soie du mensonge qui tapisse le fond de la gorge.

"Femmes, femmes", je murmure, je suis griffonné
comme une page arrachée au livre de vos vies,
et vous êtes les vers du blues que je composerai pour vous
dans l'alphabet du temps où vous n'étiez rien de plus
que de la chair jetée par le boucher de l'enfer.
Commenter  J’apprécie          40
Poème d'éloge au magazine de mode Burda

Je suis fils de couturière, enfant je prenais
les cyprès pour des aiguilles vertes
un trou pour la terre défaite
je comparais la tempête marine à une houle frappant les vagues
avec le bleu d'une bobine de fils.
À la fin de chaque jour mon père enroulait le mètre à mesurer
qui se tordait comme un serpent sur le fauteuil,
et je caressais d'un aimant le visage soyeux du tapis
pour redresser les aiguilles noyées entre les poils.

Ma mère naviguait vers des pays dont les frontières étaient les lignes pointillées
des pages à découper dans le journal de mode Burda
elle rêvait de remplir de paillettes la robe de soirée de Grace Kelly, la princesse de Monaco.
Elle ne l'avouera pas, mais moi qui me piquais le bout des doigts
avant que j'apprenne à coudre des boutons de rêve sur mes chemises de jours,
je peux en témoigner sous serment.
Commenter  J’apprécie          20
BEAUCOUP DE DON QUICHOTTE…


Beaucoup de don Quichotte sont en moi.
Le premier voit de ses propres yeux les doigts d’un second
dessiner la tête d’une femme
sur un mur sorti de l’imagination.
Quand il imagine un cheval, c’est un âne qu’il reçoit,
au lieu du messie un battement d’ailes
de moulins à vent.
Le vent astique les toits des maisons,
la parole coupe le vent.
Le vent claque les volets de la fenêtre où se mire Dulcinée.
Le sang de don Quichotte la dirige
sur les lèvres de don Quichotte :
elle enlève sa robe et s’évanouit
comme un baiser.
Commenter  J’apprécie          20
« envelopper
les aiguilles de l’horloge d’une peau de léopard
et attendre à tout moment son rugissement. »
Commenter  J’apprécie          20
Le piano ardent
pour Matiah Eckhard


Éloignez les nuages
dirigez le projecteur du soleil
sur le moment de la rencontre entre
les doigts de Matiah
et les touches du clavier ardent
en haut des marches du jardin d’Éden.

La prochaine fois que vous entendrez le tonnerre,
imaginez que ce sont des applaudissements
de Dieu en son honneur.

17 janvier 2014

p.15

Ce livre est dédié à Matiah Eckhard, jeune pianiste disparu à l’âge de 19 ans.
Commenter  J’apprécie          20
Petite lettre à Léa Golberg

Les allumettes que tu as allumées éclairent encore
la solitude du mot
éliminé des poèmes.
Pourtant dans les marges
du nuage dont je suis l'héritier
on voit que la première des
règles de la poésie c'est
qu'elle n'en a pas.
Commenter  J’apprécie          20
Blé

Un champ de blé sur la tête de ma femme
et celle de ma fille.
Quelle banalité de décrire tant de blondeur
pourtant elle fait lever
le pain de ma vie.
Commenter  J’apprécie          20
Le piano ardent

Eloignez les nuages
dirigez le projecteur du soleil
sur le moment de la rencontre entre
les doigts de Matiah
et les touches du clavier ardent
en haut des marches du jardin d'Eden.

La prochaine fois que vous entendrez le tonnerre,
imaginez que ce sont les applaudissements
de Dieu en son honneur.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (18) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1226 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}