Je savais à quel point le venin du passé fait souffrir. Les jours enfuis ne reviennent jamais, mais qu’ils renaissent sans cesse dans le souvenir suffisait à nous tourmenter.
S'il y a une autre chose qui n'a jamais changé, c'est bien la façon dont maman nous appelait. Tu le sais, n'est-ce pas, Priya ? Le temps détruit toutes choses. Il a vermoulu la maison ; il a taraudé le corps de maman ; il m'a même brisé le cœur. Mais la façon dont maman nous appelle reste la même, plus permanente que tout.
Priya... Tout cela à cause de moi ! Tout a grandi, fleuri et pris racine sur le fumier de mon amour. Le passé revient nous faire du mal. Le parasite du temps nous ronge et attend son heure. Tu ne peux pas savoir à quel point la culpabilité continue de me torturer.
Seule maman savait à quel point les jours enfuis reviennent pour vous tourmenter.
[...]
Je savais à quel point le venin du passé fait souffrir. Les jours enfuis ne reviennent jamais, mais qu'ils renaissent sans cesse dans le souvenir suffisait à nous tourmenter.
Priya, comme je te l'ai dit, parfois on n'a pas le temps de penser à ce que nous vaudra, demain, ce que l'on fait aujourd'hui. Et quand on s'en rend compte, ce que l'on a fait relève déjà du passé et des souvenirs. Et toi, Priya, toi et moi appartenons à un passé qui ne vaut pas d'être rappelé, mais dont il faut absolument qu'on se souvienne. Priya... Pourquoi est-ce que ma vie est pleine d'histoires comme ça ? Des histoires qui ne valent pas d'être rappelées, mais qu'il est impossible d'oublier. Les histoires du passé nous font souffrir dans le présent. Je sais... La souffrance qui provient de papa, de maman, de mon frère, à qui la faute ?
Ou peut-être n'est-ce la faute de personne ?