AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Julitlesmots


Je n'avais encore pas eu l'occasion de découvrir la plume de l'auteur, alors même que j'étais intriguée par son profil, mais aussi par son premier livre le magicien ou Les sirènes noires.

Commissaire divisionnaire au sein de la police judiciaire pendant plus de 25 ans, cela laisse présager une certaine connaissance du terrain que nécessairement, on doit retrouver dans ses livres. Et puis savoir qu'il a mené des enquêtes qui sont soldées à des condamnations lourdes, ça aide à cerner le profil de l'auteur.

On ne peut pas dire que ce soit un auteur prolifique, puisque « La porte du vente » paraît 8 ans après « les sirènes noires » et franchement, j'aime beaucoup ce genre d'auteurs qui se laisse le temps d'écrire et mûrir leur oeuvre. Enfin, je crois…

La porte du vent, est un livre multiple où chaque tiroir ouvert nous entraîne vers plusieurs ramifications. C'est une lecture qui se fait en plusieurs temps, sans être une intrigue dans l'intrigue, c'est un livre à la construction atypique, riche et passionnante à l'univers incroyablement réaliste oscillant entre la petite histoire et la grande Histoire.

C'est un polar historique, d'une grande qualité qui nous embarque aux confins de la Chine pour finalement revenir en région parisienne, chargés d'un bagage culturel que l'on aimerait que chaque lecture nous insuffle.

C'est donc à la fois un polar historique, mais aussi un thriller doublé d'une excellente construction psychologique. Chaque personnage a sa construction propre et malgré leurs différences, ils sont tous attachants et émouvants, même ceux dont on ne voudrait pas croiser la route dans la réalité. Et sans être manichéens, ses personnages sont le reflet de toutes les nuances que l'être humain porte en lui que ce soit par la complexité qui le définit que par ses émotions.

J'ai un attachement particulier à Paul Dalmate, le flic qui essaie de comprendre cette violence qui vient déchaîner les passions et sa déferlante sur les communautés chinoises et juives, mais qui essaie de se comprendre lui-même, en se confrontant à son enfance. Mais il y a aussi Zhang, je dirais surtout Zhang, ce Chinois parachuté en France durant la 1ère guerre mondiale et qui tisse des liens historiques forts entre les deux communautés et dont « les aiguilles qui soignent » sont le prolongement de sa bienveillance.

La plume très visuelle avec un rythme soutenue pour une vendetta qui n'aurait jamais dû voir le jour, chacun des personnages prenant ses racines dans une amitié historique.

C'est un roman à l'intrigue dense, visuelle et rondement menée, et malgré la richesse de ses 600 pages jamais on ne frôle l'indigestion.

L'auteur se joue le chef d'orchestre d'une partition chronométrée au cordeau et c'est brillant !

C'est une des lectures 2023 qui restera longtemps dans ma mémoire et si le terme coup de coeur n'était pas si galvaudé, je dirais que cette lecture en fut un.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
Commenter  J’apprécie          413



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}